Les Kényans ont commémoré samedi le premier anniversaire du massacre de 148 personnes dont 142 étudiants à l’université de Garissa perpétré par des islamistes shebab, l’attaque la plus meurtrière au Kenya depuis 1998.
Une centaine de personnes portant des T-shirts avec des slogans de paix se sont rassemblées à Garissa, à 365 kilomètres au nord-est de la capitale Nairobi et à 150 km de la frontière somalienne, pour participer à une course en hommage aux victimes.
Farah Ali, un habitant de Garissa en fauteuil roulant, a avalé les cinq km du parcours de la course pour montrer « la force de la solidarité ».
« Nous sommes avec les parents, nous voulons leur dire que, ensemble, en tant que pays, du nord au sud, d’ouest en est, les musulmans et les chrétiens … ensemble, nous devons lutter contre le terrorisme », a déclaré de son côté le député de Garissa, Aden Duale.
Le 2 avril 2015, quatre hommes armés de la branche d’Al-Qaïda en Afrique de l’est, avaient mené une opération meurtrière contre l’université, exécutant des étudiants dans le hall après avoir trié les chrétiens des musulmans et en saisissant certains au réveil dans leur dortoir, tuant aussi trois policiers et trois soldats.
Le gouvernement tente de se rattraper
Des cérémonies commémoratives ont eu lieu dans des dizaines d’écoles et d’universités à travers le pays, notamment dans la ville d’Eldoret où des centaines d’étudiants survivants de Garissa poursuivent leurs études. L’université de Garissa n’a en effet rouvert qu’en janvier et peu d’étudiants souhaitent y retourner après le drame.
Des prières et des veillées aux chandelles devaient se tenir samedi à Garissa et à Nairobi, à l’initiative de représentants du gouvernement. Cette représentation officielle aux commémorations contraste avec l’absence des autorités au lendemain de l’attaque, laissant la population organiser elle-même les veillées.
La réponse des forces de sécurité à Garissa avait été vivement critiquée par de nombreux Kényans.
Il avait fallu 16 heures pour qu’une unité anti-terroriste spéciale mette un terme à l’attaque, son déploiement ayant été ralenti par l’utilisation à des fins personnelles par un officier de l’avion de transport. Aucune enquête n’a été diligentée sur le mauvais déroulement des opérations.