La justice a ouvert mardi la voie au redémarrage de deux réacteurs nucléaires de l’ouest du Japon, en levant l’ordre d’arrêt émis il y a un an pour des raisons de sûreté.
Cet arrêt de la Haute cour d’Osaka a aussitôt été déploré par les plaignants qui ont fustigé « une décision injuste ignorant l’opinion publique nationale et régionale », selon une affiche brandie devant les caméras de télévision. La compagnie Kansai Electric Power, qui gère ces unités 3 et 4 de la centrale de Takahama, située à quelque 350 km à l’ouest de Tokyo, n’avait pas immédiatement réagi mais devait tenir une conférence de presse plus tard dans la journée.
En mars 2016, un tribunal, saisi par un groupe de riverains, avait exigé l’arrêt des deux réacteurs, alors qu’ils venaient tout juste d’être remis en service. « A la lumière de l’accident de Fukushima, il reste des interrogations sur les mesures de protection vis-à-vis d’un tsunami et concernant les plans d’évacuation », avait alors souligné le juge qui estimait que la compagnie n’avait pas fourni suffisamment d’explications sur les mesures de sûreté. Kansai Electric avait fait appel et avait été une première fois déboutée. Elle a cette fois-ci obtenu gain de cause et va pouvoir commencer les procédures en vue du redémarrage des réacteurs, un processus qui devrait prendre plus d’un mois, selon la chaîne publique NHK.
Actuellement, sur les 42 réacteurs restants dans l’archipel (contre 54 avant la catastrophe de Fukushima survenue en mars 2011), trois seulement sont en service, tous situés dans le sud-ouest de l’archipel (Sendai 1 et 2, Ikata 3). Malgré sa détermination à relancer tous les réacteurs jugés sûrs par l’Autorité de régulation nucléaire, le gouvernement de Shinzo Abe se heurte parfois aux réticences des élus locaux et surtout à l’opposition des écologistes, qui n’hésitent pas à faire appel à la justice pour entraver le processus, jugeant que les leçons de Fukushima n’ont pas été tirées.
Pour des raisons techniques et géographiques, tous les réacteurs nucléaires du Japon sont situés en bord de mer et en zone sismique, les exposant à des risques accrus.
Le Quotidien/AFP