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Incendie dans la cathédrale de Nantes : un bénévole du diocèse en garde à vue


L'homme placé en garde à vue est de nationalité rwandaise et est âgé de 39 ans. (Photo : AFP)

Au lendemain de l’incendie dans la cathédrale de Nantes, un bénévole du diocèse est entendu en garde à vue, tandis que la police scientifique est à l’œuvre pour tenter de déterminer l’origine du sinistre.

Le bénévole « était chargé de fermer la cathédrale vendredi soir et les enquêteurs voulaient préciser certains éléments de l’emploi du temps de cette personne », a expliqué dimanche Pierre Sennès, procureur de la République de Nantes. Les enquêteurs souhaitent entendre cet homme « sur les conditions de fermeture de la cathédrale » Saint-Pierre-et-Saint-Paul mais Pierre Sennès souligne que « toute interprétation qui pourrait impliquer cette personne dans la commission des faits est prématurée et hâtive ».

« Il faut rester prudent quant à l’interprétation de cette garde à vue, c’est une procédure normale », a-t-il encore dit. Selon l’administrateur diocésain, le père François Renaud, « quelques dizaines de bénévoles » travaillent à la cathédrale et sont « chargés des visites, de l’accueil du public, de l’organisation des célébrations…. ». Mais le soir « l’inspection est faite par un salarié de la cathédrale ». Selon lui, « le bénévole n’a pas la clef de la cathédrale ». Aucune trace d’effraction au niveau des accès extérieurs n’a été constatée, a rappelé samedi le procureur. Mais des questions se posent sur l’origine de l’incendie car « trois points de feu distincts » ont été repérés à l’intérieur de la cathédrale.

« Entre le grand orgue, qui est sur la façade au premier étage et les autres feux, vous avez quasiment toute la distance de la cathédrale, ils sont quand même à une distance conséquente les uns des autres », a relevé samedi le procureur. Sur place dimanche matin, un large périmètre de sécurité est encore en place devant la cathédrale baignée par le soleil, a constaté l’AFP. Un camion de pompiers était toujours présent sur le parvis dont l’accès est interdit par des barrières derrières lesquelles quelques passants prennent des photos de l’édifice dont la façade est légèrement noircie au dessus du porche. « On repense forcément à Notre-Dame », témoigne Vanessa, 43 ans, une commerçante qui habite dans le quartier de la cathédrale, « c’est notre patrimoine, c’est triste de voir ça. Même si c’est restauré, des choses ne reviendront pas ».

L’État « prendra toute sa part » dans la reconstruction

Georges, 90 ans,  » Nantais de toujours », regarde tristement la cathédrale. « J’ai déjà connu ça en 72, ça me rappelle de douloureux souvenirs, c’était toute la charpente qui avait brûlé », se souvient-il. « Il avait fallu une douzaine d’années pour qu’elle rouvre partiellement » mais depuis « ils ont fait des cloisons antifeu et ils ont mis du béton armé. » Depuis samedi après-midi des experts en incendie, du laboratoire de police scientifique et technique, sont à pied d’œuvre pour tenter de déterminer l’origine du sinistre dans le cadre de l’enquête ouverte pour « incendie volontaire ». Toutefois dimanche ils attendaient encore le feu vert des pompiers pour accéder à la plateforme où se trouvait le grand orgue détruit par les flammes. « On espère le faire dans la journée », a indiqué Pierre Sennès.

Cette plateforme, fragilisée par le feu, a été érigée en 1620 et on y monte par un escalier de 66 marches. Elle permettait d’accéder au grand orgue datant de 1621, qui avait survécu à l’incendie de la cathédrale en 1972, provoqué par le chalumeau d’un couvreur. La cathédrale avait rouvert au culte en 1985. Samedi peu avant 08H00 des passants ont alerté les pompiers de la présence de flammes sortant de la cathédrale. Il aura fallu environ deux heures aux sapeurs-pompiers pour circonscrire l’incendie qui a principalement touché le grand orgue. Le Premier ministre Jean Castex, accompagné sur place des ministres de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et de la Culture, Roselyne Bachelot, a rendu samedi après-midi hommage « au dévouement et au très grand professionnalisme de la grosse centaine de sapeurs-pompiers qui ont été mobilisés dès le début du sinistre et qui l’ont géré avec une efficacité remarquable ». L’État « prendra toute sa part » dans la reconstruction « que je souhaite la plus rapide possible », a-t-il promis. L’édification de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul, de style gothique flamboyant, a duré plusieurs siècles (de 1434 à 1891).

LQ/AFP