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Hillary a flanché

Hillary Clinton a chancelé ce week-end et c’est comme si elle avait déjà un pied dans la tombe. La candidate démocrate à la présidence des États-Unis a dû reconnaître qu’elle souffrait d’une pneumonie. Cet aveu fait partie de cette nouvelle tendance selon laquelle les politiques n’ont plus de secrets à nous cacher. En effet, s’il est important de savoir quelle est la situation financière de leur patrimoine et accessoirement de vérifier qu’ils paient bien leurs impôts, il est tout aussi opportun de savoir s’ils sont aptes à gouverner sur le plan physique. On se rappelle en France de François Mitterrand qui souffrait d’un cancer lorsqu’il s’est présenté par deux fois à l’élection présidentielle en 1981 et en 1988 sans que le public n’en sache rien.

Aujourd’hui, avec la multiplication des formes de médias et des réseaux sociaux, il est bien difficile de cacher son état de santé. Bien que la mésaventure d’Hillary Clinton soit une affaire privée – après tout une pneumonie ne fait pas de la candidate une mourante – les médias en ont fait leurs choux gras. Et de poser l’inévitable question : a-t-elle assez d’endurance pour le job? Ou, pour résumer, est-ce qu’elle a ce qu’il faut ? Loin de nous l’idée qu’Hillary Clinton est la candidate idéale, mais alors que son adversaire a fait les pires déclarations en s’en prenant tour à tour aux femmes, aux handicapés, aux Mexicains, aux Noirs et aux musulmans, les médias américains attaquent la candidate sur son bulletin de santé.

Reste à n’en pas douter que son infection devrait être résorbée d’ici à quelques semaines. Quant aux idées nauséabondes de Donald Trump, qui sont nettement plus nocives pour le pays, là, rien n’est moins sûr. Si la candidate a voulu cacher son état, c’est certainement pour ne pas apparaître affaiblie face à un opposant gonflé de testostérone. Elle a sans doute eu tort. Hillary Clinton avait conscience en se lançant dans cette course que rien ne lui serait épargné. Pas de cadeau pour la candidate qui va devoir jouer la transparence. Dans un monde idéal, on en demanderait autant à son homologue républicain…

Audrey Somnard (asomnard@lequotidien.lu)