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Guerre Israël-Hamas : les combats vont se poursuivre en 2024


Les opérations militaires israéliennes de représailles à Gaza ne semblent pas près de s'arrêter. (photo AFP)

L’année 2024 a débuté comme 2023 s’était achevée, avec des tirs de roquettes sur Tel Aviv et la poursuite des bombardements sur la bande de Gaza, où Israël a prévenu que la guerre contre le Hamas allait durer « tout au long » de l’année.

Près de trois mois après le début du conflit, déclenché par une attaque sanglante perpétrée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien en Israël, le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari, a annoncé dimanche soir que les réservistes feraient une pause afin de se préparer à des « combats prolongés ».

L’armée « doit planifier à l’avance car nous serons sollicités pour des tâches et des combats supplémentaires tout au long de cette année », a-t-il détaillé.

Israël a juré de détruire le Hamas après l’attaque menée le 7 octobre depuis Gaza sur son sol par des commandos de cette organisation classée « terroriste » par les États-Unis, Israël et l’Union européenne. Cette attaque a fait environ 1 140 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir des derniers chiffres officiels israéliens.

Dans les opérations militaires israéliennes de représailles à Gaza, un total de 21 978 personnes, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants, ont été tuées depuis le début de la guerre, a annoncé de son côté ce lundi le ministère de la Santé du Hamas.

Sur le terrain, des tirs d’artillerie et des frappes aériennes visant notamment les villes de Rafah et Khan Younès (sud) la nuit du Nouvel An, ont été rapportés par un correspondant de l’AFP. Selon le ministère de la Santé du Hamas, ces frappes ont fait au moins 24 morts.

Toujours selon cette source, 15 cadavres de la même famille ont été retrouvés lundi sous les décombres d’une maison bombardée dimanche soir à Jabaliya, dans le nord de Gaza. « Chaque nouveau jour est comme le précédent : des bombardements, la mort, et des massacres », a déploré Sami Hamouda, 64 ans, déclarant que c’était la maison de son cousin qui avait été frappée.

L’entrée dans la nouvelle année a aussi été rythmée par des sirènes d’alerte dans plusieurs parties d’Israël.

« Sans espoir » 

Des journalistes de l’AFP à Tel-Aviv ont été témoins de l’interception des roquettes par les systèmes de défense antimissile israéliens à minuit précise, une attaque revendiquée par les brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas au pouvoir à Gaza. « C’est terrifiant, voilà la vie que nous vivons, c’est dingue », a déclaré Gabriel Zemelman, 26 ans, devant un bar de Tel-Aviv.

Lundi, les sirènes d’alerte ont de nouveau retenti dans le nord d’Israël.

Dans la bande de Gaza assiégée, où 85 % de la population a été déplacée et où la situation humanitaire est désespérée, les bombardements continuent sans relâche.

Le ministre Itamar Ben Gvir. (photo AFP)

La guerre se poursuivra encore pendant « de nombreux mois », a prévenu le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. Lundi, le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, a appelé à un retour de colons juifs à Gaza après le conflit et à « encourager » la population palestinienne à émigrer, au lendemain d’un appel similaire d’un autre ministre d’extrême droite.

La guerre a provoqué d’immenses destructions et un désastre humanitaire dans la bande de Gaza, placée par Israël en état de siège total depuis le 9 octobre, où la famine menace et où la plupart des hôpitaux sont hors service.

Dimanche, environ 120 camions humanitaires sont entrés dans l’étroite bande de terre, mais l’aide est encore loin de combler tous les besoins.

« Les conditions de vie dans la bande de Gaza sont sans espoir », a déclaré à l’AFPTV Mostafa Shennar, un vendeur de café de 43 ans, originaire de la ville de Gaza désormais réfugié à Rafah, qui déplore aussi la flambée des prix qui entrave son travail.

Ahmed al-Baz, 33 ans, a lui aussi dû quitter son domicile dans la ville de Gaza pour un camp de fortune à Rafah, dans le sud du territoire. « Nous avons vécu une tragédie que même nos grands-parents n’ont pas connue », a-t-il raconté.

Navire iranien en mer Rouge

Depuis une trêve d’une semaine fin novembre ayant permis la libération de plus de 100 otages et l’entrée à Gaza d’une aide limitée, les appels à une pause dans les combats se multiplient, mais sans succès pour le moment, malgré des médiations menées notamment par le Qatar et l’Égypte.

Le conflit à Gaza fait par ailleurs craindre un embrasement régional.

En Cisjordanie occupée, les violences se sont intensifiées depuis le début de la guerre à Gaza. Lundi, l’ONG israélienne de défense des droits humains Yesh Din a annoncé que les actes de violence de colons israéliens contre des Palestiniens de Cisjordanie avaient atteint des niveaux record en 2023 et fait au moins 10 morts.

La guerre a aussi ravivé les tensions à la frontière entre le Liban et Israël, théâtre quasi quotidien d’échanges de tirs entre l’armée israélienne et le Hezbollah libanais, mouvement islamiste proche de l’Iran et qui soutient le Hamas. L’armée israélienne a dit avoir identifié et intercepté lundi plusieurs « objets hostiles » en direction de son territoire.

Lundi, un navire de guerre iranien est par ailleurs entré en mer Rouge, où les attaques des rebelles yéménites houthis, proches de l’Iran, se sont multipliées ces dernières semaines contre des navires qu’ils estiment liés à Israël.

Allié d’Israël, les États-Unis patrouillent la zone avec d’autres pays au sein d’une coalition internationale pour protéger le trafic maritime des attaques des houthis.

Dimanche, l’armée américaine a indiqué avoir coulé trois navires des rebelles. Dix rebelles ont été tués dans cette frappe, selon leur porte-parole.

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