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Gaza : le convoi du Premier ministre palestinien visé par une explosion


Le ministère de l'Intérieur du Hamas a indiqué avoir arrêté trois personnes et ouvert une enquête. (photo AFP)

Une explosion a visé mardi le convoi du Premier ministre de l’Autorité palestinienne Rami Hamdallah dans la bande de Gaza, faisant sept blessés légers et portant un nouveau coup à la réconciliation déjà mal en point entre formations palestiniennes rivales.

Rami Hamdallah, tout comme l’influent chef du renseignement palestinien Majid Faraj, sont sortis indemnes de la déflagration survenue juste après l’entrée du convoi dans l’enclave coincée entre Israël, Égypte et Méditerranée et dirigée par le mouvement islamiste Hamas, a indiqué une source de sécurité au sein de la délégation. Le convoi a essuyé des coups de feu en même temps que l’explosion, a dit une autre source de sécurité palestinienne. Le Hamas a ensuite bouclé le secteur.

Venu prendre part à l’inauguration d’une usine de traitement des eaux usées, Rami Hamdallah est apparu à la télévision, mais a ensuite écourté cette rare visite sans se prêter à d’autres rencontres inscrites à son programme. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a dénoncé un « lâche attentat » et dit tenir le Hamas pour responsable, ont rapporté les médias officiels palestiniens. L’explosion n’a pas été revendiquée. Des groupes islamistes radicaux défient régulièrement l’autorité du Hamas dans le territoire.

Le ministère de l’Intérieur du Hamas a indiqué avoir arrêté trois personnes et ouvert une enquête. Le Hamas a condamné l’attaque dans un communiqué, indiquant qu’elle provenait de la « même main » que l’assassinat de Mazen Faqha – un commandant de sa branche armée – en mars 2017 et la tentative d’assassinat de Tawfiq Abou Naim – le chef de ses forces de sécurité – en octobre. Le Hamas avait accusé Israël du meurtre de Mazen Faqha. La deuxième attaque est communément attribuée à des islamistes radicaux.

Accord fragile

Le Hamas a critiqué les propos de Mahmoud Abbas qui, selon lui, « font le jeu des criminels ». Le mouvement islamiste dirige sans partage la bande de Gaza depuis qu’il en a évincé l’Autorité palestinienne par la force en 2007. L’Autorité, internationalement reconnue et censée préfigurer un État palestinien indépendant, ne gouverne plus que sur des fragments de la Cisjordanie occupée, séparée de Gaza par le territoire israélien. Après des années de dissensions dévastatrices, le Hamas avait accepté le 12 octobre au Caire de rétrocéder les pouvoirs à l’Autorité. Cet accord avait suscité un prudent espoir de voir s’améliorer la situation dans le territoire sous blocus israélien et égyptien, et s’éclaircir un horizon politique particulièrement sombre pour la cause palestinienne.

Malgré l’importance des enjeux, le Hamas et l’Autorité se sont cependant montrés à nouveau incapables jusqu’à ce jour de surmonter leurs divisions, et l’accord du 12 octobre est resté largement lettre morte. Dans le même temps, les mises en garde se multiplient devant la détérioration des conditions de vie dans le territoire, éprouvé par les guerres, la pauvreté, le chômage, la réclusion et les pénuries d’eau et d’électricité.

Le Quotidien/AFP