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France : l’exécutif doit trancher sur de nouveaux confinements le week-end


Le Premier ministre français, Jean Castex, s'exprimera jeudi pour dévoiler d'éventuelles nouvelles mesures. (Photo : AFP)

Statu quo ou encore un tour de vis ? L’exécutif doit trancher sur de nouvelles restrictions sanitaires, comme des confinements locaux, face à l’épidémie de Covid-19 qui augmente dans certains territoires mais n’explose pas pour l’instant au niveau national.

Les quais de Seine à Paris, ou les rues des centres-villes du Pas-de-Calais seront-ils aussi déserts samedi et dimanche prochains que la promenade des Anglais à Nice ce week-end ? Cette question, étendre les confinements du week-end à de nouveaux territoires, devait être abordée au Conseil de défense sanitaire réuni mercredi autour du chef de l’État.

Lundi, Emmanuel Macron avait donné une perspective de sortie du tunnel, assurant qu' »il faut tenir encore quelques semaines, quatre à six semaines », entre maintien des restrictions, comme le couvre-feu à 18 h, et vaccinations pour freiner l’épidémie.

« Le retour à une vie plus normale est en vue (…) peut-être dès la mi-avril », a abondé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Le Premier ministre, Jean Castex, s’exprimera jeudi pour dévoiler d’éventuelles nouvelles mesures.

« Même si on observe l’impact très probable de la vaccination, et en particulier sur les plus vulnérables du fait de leur âge, la situation reste préoccupante », a souligné mercredi matin la directrice de l’agence Santé publique France, Geneviève Chêne, pour qui « globalement, le taux de mortalité diminue légèrement à la mi-février, de -5% ».

La France a dépassé les 3 millions de personnes qui ont reçu une première dose de vaccin, dont 1,6 vaccinées avec deux doses, en majorité des personnes âgées et des soignants, et le ministre de la Santé Olivier Véran a fait miroiter une accélération en mars, avec « une première vaccination » promise à « 6 millions de Français ».

Face à cette perspective, Emmanuel Macron doit aussi réunir mercredi en fin d’après-midi Jean Castex et les ministres concernés pour étudier les différents scénarios de réouverture des lieux publics et les contours d’un éventuel « pass sanitaire » pour y accéder.

 

Pas d’explosion

Dans l’immédiat, vingt départements, dont toute la région parisienne, où le variant anglais du virus, plus contagieux, représente plus de la moitié des nouveaux cas de Covid-19, sont toujours sous surveillance accrue. Certains ont vu leur taux d’incidence monter en flèche, comme le Pas-de-Calais et la Seine-Saint-Denis, qui dépassent les 400 cas nouveaux pour 100.000 habitants sur sept jours, bien au-dessus du seuil d’alerte maximale fixé à 250 par les autorités sanitaires.

« Nous maintenons une approche qui est graduée, qui est ciblée, territoire par territoire: chaque région n’est pas identique, la situation n’est pas la même partout », a assuré le porte-parole du gouvernement.

La situation reste très critique dans l’agglomération de Dunkerque, déjà concernée par un confinement le week-end, où le taux d’incidence a dépassé le millier pour 100 000 habitants, mais aussi dans la communauté de communes des Hauts-de-Flandre voisine, où il approche les 900.

Conséquence de la tension hospitalière, les transferts de patients en réanimation de l’hôpital de Dunkerque ne se font plus seulement vers des établissements de la région mais aussi à l’extérieur, avec deux malades évacués mardi par hélicoptère vers l’hôpital du Havre en Normandie.

La première évacuation sanitaire de quatre malades du coronavirus hospitalisés à la Réunion vers la métropole est également prévue cette semaine face à la saturation des hôpitaux de l’île.

Au niveau national, le nombre de patients atteints de Covid-19 soignés en réanimation, les cas les plus graves, continue de progresser, avec 3 586 malades mardi, mais si certains territoires sont saturés, le total reste loin des pics de la 2e vague (4.900) et encore plus de la première (7 000). 301 nouveaux décès ont aussi été comptabilisés dans les hôpitaux mardi, un rythme qui demeure stable.

Quant aux contaminations détectées, elles ont connu une nouvelle hausse mais pas d’explosion la semaine dernière, avec 145 419 personnes testées positives entre lundi et samedi, contre 136 314 la semaine précédente.

Mais si certains territoires connaissent une progression constante de l’épidémie, d’autres départements connaissent une légère accalmie, comme la Moselle ou les Alpes-Maritimes.

Alors qu’un couvre-feu à 18 h est en vigueur sur toute la France métropolitaine depuis la mi-janvier et que les lieux culturels, les bars et les restaurants – excepté la vente à emporter – sont fermés en France depuis maintenant 4 mois, d’éventuelles nouvelles restrictions sanitaires sont redoutées.

« Si vous resserrez encore les mesures de confinement pour certains, pour qui c’est compliqué aujourd’hui, ça va devenir impossible », a déclaré sur RTL le président de la CPME François Asselin.

AFP/LQ