Les viols et les violences intra-familiales ont été en forte hausse en 2020 en France, pour la troisième année consécutive, indique jeudi le premier bilan annuel de la délinquance publié par le ministère de l’Intérieur.
Ces franches augmentations contrastent avec la forte baisse de la plupart des autres indicateurs de la délinquance en cette année de pandémie, selon l’analyse de la délinquance 2020 du service statistique ministériel de la sécurité intérieure.
« Les indicateurs qui enregistraient une forte hausse en 2019 augmentent de nouveau en 2020, dans le contexte de la crise sanitaire, mais de manière plus modérée », note le ministère en citant notamment les violences sexuelles enregistrées (+3 %, après +12 % en 2019), dont les viols (+11%, après +19% en 2019 et +18% en 2018).
Sont également en hausse les escroqueries (+1 % après +11 % en 2019) et les coups et blessures volontaires sur personnes de 15 ans ou plus (CBV) enregistrés (+1 %, après +8 % en 2019).
Cette légère hausse du nombre de victimes de CBV enregistrées « résulte d’une forte augmentation » du nombre de victimes dans le cadre intra-familial (+9%), alors que le nombre des autres victimes de CBV est en nette diminution en 2020 (-7%). La part des victimes de violences intra-familiales y « dépasse désormais les 50% », contre 44% en 2018.
Au niveau global, les deux périodes de confinement sanitaire (du 17 mars au 10 mai puis du 30 octobre au 14 décembre) marquent une « très forte chute » de la plupart des indicateurs des crimes et délits par rapport aux mêmes périodes de l’année 2019, note le ministère. Pendant ces confinements, la baisse a été « particulièrement drastique » pour les vols sans violence contre les personnes (-58%) et les cambriolages de logements (-57%), mais « moins prononcée pour les violences sexuelles » (-26%), les escroqueries et abus de confiance (-22%) ». « La baisse est également de moindre ampleur pour les coups et blessures volontaires sur personnes de 15 ans ou plus (-19%) » durant ces périodes, et parmi ces victimes, le nombre de celles enregistrées dans le cadre intra-familial « enregistre une baisse encore plus légère (-4%) ».
Hormis pour les coups et blessures volontaires sur personnes de 15 ans ou plus, ces tendances nationales se retrouvent sur la quasi-totalité des régions et départements, ajoute le ministère.
AFP