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« Femmes de réconfort » : le Japon réinstalle son ambassadeur à Séoul


Le monument symbolise la douleur des "femmes de réconfort", un sujet qui empoisonne les relations entre Séoul et Tokyo depuis des décennies. (photo AFP)

Le Japon a annoncé lundi avoir décidé de renvoyer à Séoul son ambassadeur, qu’il avait rappelé début janvier pour protester contre l’installation par la Corée du sud d’une statue à la mémoire des esclaves sexuelles de l’armée impériale nippone, dites « femmes de réconfort ».

Le retour de Yasumasa Nagamine, prévu mardi, a été précipité par les inquiétudes au sujet de la Corée du Nord qui a tiré début mars une salve de missiles balistiques, dont trois ont fini leur course en mer près de l’archipel japonais. « Le Japon et la Corée du Sud doivent échanger des informations aux plus hauts niveaux et communiquer de manière étroite afin de régler le problème nord-coréen », a déclaré à la presse le ministre japonais des Affaires étrangères, Fumio Kishida, pour justifier cette décision. Elle a aussi été motivée par la tenue en mai d’élections anticipées après la destitution de l’ex-présidente sud-coréenne, Park Geun-Hye.

Le Japon va cependant continuer à réclamer aux autorités sud-coréennes le retrait de la statue de la discorde, placée fin décembre devant son consulat de Busan, a affirmé M. Kishida. Le monument symbolise la douleur des « femmes de réconfort », un sujet qui empoisonne les relations entre Séoul et Tokyo depuis des décennies, nombre de Sud-Coréens y voyant le symbole des abus et violences commis par le Japon durant sa domination coloniale, de 1910 à 1945.

Selon Tokyo, cette statue viole l’esprit de l’accord « définitif et irréversible » conclu fin 2015 entre les deux pays, aux termes duquel le Japon a offert ses « excuses sincères » et versé un milliard de yens (8,3 millions d’euros) de dédommagements pour financer une fondation afin d’aider les survivantes. Ses détracteurs jugent toutefois que ce texte ne va pas assez loin et que Tokyo n’assume pas suffisamment ses responsabilités.

La plupart des historiens estiment que jusqu’à 200.000 femmes, essentiellement des Coréennes mais aussi des Chinoises, des Indonésiennes et des ressortissantes d’autres pays asiatiques, ont été enrôlées de force dans les bordels de l’armée impériale.

Le Quotidien / AFP

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