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France : 102 féminicides en 2020, 18% des victimes avaient porté plainte


Gérald Darmanin a annoncé dimanche le traitement prioritaire des plaintes pour violences conjugales (Photo AFP)

Près d’une femme sur cinq, parmi les 102 qui ont perdu la vie en 2020 sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, avait porté plainte contre lui pour des violences, selon le bilan « des « morts violentes au sein du couple » publié lundi.

Selon cette étude, dévoilée par Le Parisien et communiquée par le ministère de l’Intérieur, 35% des féminicides sont survenus alors que les victimes avaient déjà subi des violences, qu’elles soient physiques, psychologiques et/ou sexuelles. Environ 75% de ces femmes avaient déposé une plainte pour signaler les faits aux forces de l’ordre, soit environ 18% du total des victimes.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé dimanche le traitement prioritaire des plaintes pour violences conjugales et la désignation d’un officier spécialisé dans ces violences dans chaque commissariat et chaque brigade de gendarmerie. Le nombre de décès pour des violences intra-conjugales (102 femmes, 23 hommes) est au plus bas depuis 15 ans, après une année noire en 2019 (146 féminicides).

Dans un tiers des décès – tous sexes confondus -, l’auteur a fait usage d’une arme à feu. Depuis juillet 2020, les armes détenues par un conjoint violent peuvent être saisies dès le premier dépôt de plainte.

En février, M. Darmanin avait demandé aux préfets que cette mesure, adoptée à la suite du « Grenelle » contre les violences conjugales, soit systématique. Une écrasante majorité (86%) des faits se sont déroulés au domicile, de la victime ou de l’auteur. Ils sont précédés d’une dispute dans 30% des cas. Près d’un quart (24%) ont lieu dans le contexte d’une séparation non acceptée.

Les auteurs sont très majoritairement des hommes (82%), de nationalité française, âgé de 30 à 49 ans (43%) ou de plus de 70 ans (22%), sans emploi ou retraités (66%). Les femmes décédées sont en majorité âgées de 30 à 49 ans (40%) ou ont plus de 70 ans (21%). Pour les victimes âgées (16% ont plus de 80 ans), la maladie et la vieillesse sont la cause principale du passage à l’acte.

Dans plus de la moitié des cas (52%), de l’alcool, des stupéfiants ou des médicaments psychotropes ont été consommées par l’auteur ou sa victime.

LQ/AFP

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