Le président Emmanuel Macron a qualifié mercredi le professeur marseillais Didier Raoult, vivement critiqué pour ses études sur le traitement du Covid-19, de « grand scientifique », estimant qu’il fallait que la bi-thérapie concoctée par ce spécialiste des maladies infectieuses « soit testée ».
« La bi-thérapie que propose le professeur Raoult, il faut qu’elle soit testée », a déclaré M. Macron dans un entretien à Radio France internationale (RFI). « Il faut qu’on avance, qu’on montre l’efficacité et qu’on mesure la toxicité ».
Ceci tout en tant « très prudent », a poursuivi le chef de l’Etat.
Il a rendu une visite surprise la semaine dernière à M. Raoult, qui affirme l’efficacité de l’hydroxychloroquine -dérivé de la chloroquine, un médicament contre le paludisme- dans le traitement en bi-thérapie du nouveau coronavirus.
Mais ces conclusions ne font pas l’unanimité chez les spécialistes: des épidémiologistes critiquent l’absence d’un groupe témoin recevant un placebo et un biais, des participants à l’étude ayant des formes moins graves de la maladie.
« Une de nos plus grandes sommités en la matière »
« Ce n’est pas une question de croyance, c’est une question de scientifique. Je suis convaincu que c’est un grand scientifique, et je suis passionné par ce qu’il dit et ce qu’il explique », a relevé Emmanuel Macron sur RFI, disant que M. Raoult était « vraiment une de nos plus grandes sommités en la matière ».
« Mon devoir c’est que toutes les pistes thérapeutiques aujourd’hui poursuivies puissent faire l’objet d’essais cliniques rigoureux et les plus rapides possibles pour qu’on trouve un traitement », a-t-il poursuivi, soulignant que son « rôle » consistait à s’assurer que la recherche du professeur Raoult « rentrait bien dans le cadre d’un protocole d’essais cliniques ».
Il s’agissait aussi de « regarder avec des méthodes qui doivent être simples mais rigoureuses, si ça marchait ou ça ne marchait pas ».
Et le professeur Raoult « nous invite à être humbles », a relevé M. Macron, « parce que lui-même dit que les choses peuvent varier selon les saisons et les géographies, et qu’un virus réagit à un écosystème ».
Quatre mois après l’apparition du virus en Chine, la pandémie a fait près de 125.000 morts dans le monde, dont 15.729 morts en France. Les Etats-Unis sont le pays le plus touché, avec 25.757 décès pour plus de 600.000 cas.
AFP
Disparition de l’épidémie au printemps ?
C’est ce qu’estime possible le professeur Raoult, mercredi, depuis l’Institut Méditerranée Infection de Marseille. Pour le chercheur, le Covid-19 ne diverge pas sur le fond d’autre épidémie saisonnière comme la grippe, même s’il est encore trop tôt pour être affirmatif. Didier Raoult estime en revanche qu’à Marseille, le virus est en train de disparaître.