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Donald Trump élu à la Maison Blanche, onde de choc dans le monde


Donald Trump, taxé de sexisme et de xénophobie par ses adversaires, l'a emporté sur la démocrate Hillary Clinton. (photo AFP)

Le républicain populiste Donald Trump, 70 ans, a remporté l’élection présidentielle américaine, un séisme politique qui plonge les États-Unis et le monde dans une incertitude vertigineuse.

« Je m’engage à être le président de tous les Américains », a déclaré l’homme d’affaires à l’issue d’une campagne extrêmement agressive. « L’heure est venue pour l’Amérique de panser les plaies de la division », a-t-il ajouté dans un discours de victoire au ton conciliant.

Huit ans après l’élection de Barack Obama, premier président noir qui avait suscité une immense vague d’espoir, Donald Trump, taxé de sexisme et de xénophobie par ses adversaires, l’a emporté sur la démocrate Hillary Clinton qui espérait devenir la première femme présidente de l’histoire. Le septuagénaire, dont le programme de politique étrangère suscite de très nombreuses interrogations, s’est par ailleurs engagé à entretenir de bonnes relations avec les autres pays.

« Nous avons un bon programme économique », a ajouté celui qui avait fait campagne comme l’outsider déterminé à mettre fin à la corruption des élites politiques. « Nous allons de nouveau rêver de grandes choses pour notre pays ». « Nous allons nous mettre au travail immédiatement pour le peuple américain », a-t-il conclu.

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Ce milliardaire imprévisible, que personne n’avait vu venir, avait annoncé lundi un « Brexit puissance trois », référence au vote surprise des Britanniques pour sortir de l’Union européenne. Il a durant toute sa campagne galvanisé un électorat blanc modeste se sentant laissé pour compte face à la mondialisation et aux changements démographiques, auquel il décrivait un avenir sombre pour les États-Unis. Sa victoire choc intervient à l’issue de 18 mois d’une campagne électorale qui a profondément divisé les États-Unis et stupéfié le monde par ses outrances et sa violence.

Colère et Frustration

Plus de 60% des Américains pensaient que Donald Trump n’avait pas le caractère pour devenir président. Mais il a réussi à capter la colère et les frustrations d’une partie de l’électorat. Hillary Clinton a reconnu sa défaite dans un appel téléphonique à son rival. Elle ne s’exprimera cependant pas, comme prévu, devant ses milliers de supporteurs réunis dans un centre de conférences au toit de verre, le Javits Convention Center.

La possibilité d’une présidence Trump a violemment secoué les marchés. Le dollar a chuté alors que les investisseurs se précipitaient sur les valeurs refuges comme l’or et les marchés obligataires.

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L’homme d’affaires milliardaire, en qui personne ne croyait lorsqu’il a lancé sa candidature en juin 2015, n’a jamais occupé le moindre mandat électif. Sans attendre la confirmation de sa victoire, la présidente du Front national (extrême droite française) Marine Le Pen a adressé mercredi matin sur Twitter ses « félicitations au nouveau président des Etats-Unis Donald Trump et au peuple américain, libre ».

« Le pays veut du changement »

« J’y ai toujours cru. Je pense que Donald Trump est un type très intelligent », jubilait Brendon Pena, 22 ans, supporteur de Trump, dans l’hôtel new-yorkais où l’équipe de campagne du milliardaire avait organisé « une fête de victoire ». »C’est incroyable! », soulignait de son côté Glenn Ruti, 54 ans. « Le pays veut du changement ».

Et au fil des résultats, les mines s’étaient, à l’inverse, allongées à l’intérieur de la soirée électorale d’Hillary Clinton. Certains supporteurs choqués, venus parfois de très loin, sont repartis en pleurant sans attendre le résultat final. « C’est tout simplement incroyable », se désolait Anabel Evora, 51 ans. « Je prie et je ne suis pas croyante… Nous avons besoin d’un miracle. Je suis triste, je sens que je vais pleurer ».

Mme Clinton a regardé les résultats dans un hôtel de New York avec son mari Bill Clinton et leur fille Chelsea, accompagnée de son mari et de leur deux enfants. Plus de 200 millions d’Américains étaient appelés aux urnes mardi pour choisir le successeur de Barack Obama, extrêmement populaire, qui quittera la Maison Blanche le 20 janvier après huit années au pouvoir. Sa première élection, en 2008, avait nourri l’espoir d’un pays plus uni. La campagne 2016 l’a profondément divisé.

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Hillary Clinton comptait pour l’emporter sur les minorités, les jeunes, les électeurs blancs diplômés et sur les femmes qui constituent la majorité de l’électorat (environ 52% lors des précédentes présidentielles). Celle qui a été tour à tour Première dame, sénatrice de New York puis chef de la diplomatie américaine, présentait un CV impressionnant, mais sa personnalité suscite peu d’enthousiasme.

« J’espère qu’il y a plus d’Américains sains d’esprit que fous », y disait Sharon Jones, 50 ans, venue de Chicago, avant le résultat final. Et si Donald Trump l’emportait mardi soir ? « Il paraît que le Canada c’est très beau au printemps », plaisantait-elle, évoquant avant les résultats la possibilité de quitter le pays.

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La campagne, particulièrement violente, faite souvent d’attaques personnelles, a laissé un goût amer et a accru la méfiance des Américains envers leur classe politique. Les Américains ont aussi voté mardi pour renouveler 34 des 100 sièges du Sénat à Washington et la totalité de la Chambre des représentants, dont les républicains ont conservé la majorité mardi.

Douze des 50 États américains élisaient aussi de nouveaux gouverneurs, et des dizaines de référendums locaux étaient organisés. La Californie est ainsi devenue le cinquième État américain à légaliser la marijuana à usage récréatif.

Le Quotidien/afp