Les pluies diluviennes et les inondations qui frappent Pékin ont déjà fait 11 morts et 27 disparus dans la capitale chinoise, le président Xi Jinping appelant mardi à « tout faire » pour éviter de nouveaux morts.
Le typhon Doksuri, rétrogradé en tempête, balaie la Chine du sud-est vers le nord depuis vendredi, date à laquelle il a touché la province du Fujian (Est) après avoir frappé les Philippines voisines.
Des pluies torrentielles ont commencé à s’abattre sur la région samedi. En 40 heures seulement, la capitale chinoise a vu tomber l’équivalent des précipitations moyennes de tout un mois de juillet.
Certains districts semi-ruraux de Pékin sont les plus gravement touchés par ces intempéries, d’une intensité inédite dans la capitale chinoise depuis une décennie.
« Les fortes pluies ont fait au moins 11 morts et 27 disparus », a indiqué mardi la télévision étatique CCTV, qui cite les autorités municipales.
Parmi les morts figurent notamment un pompier qui participait aux opérations de sauvetage. Par ailleurs, quatre secouristes professionnels d’une organisation non gouvernementale, tombés à l’eau, font partie des personnes disparues.
Plus de 100.000 personnes, parmi les 22 millions d’habitants de Pékin, ont été évacuées des zones à risque, selon le journal étatique Global Times.
Au bord de la rivière Mentougou, qui traverse le district du même nom, l’un des plus touchés par les inondations à Pékin, des journalistes ont vu des débris joncher la route recouverte de boue.
« Bien plus grave »
Un homme âgé déclare n’avoir pas vu d’inondations aussi importantes depuis juillet 2012, lorsque 79 personnes avaient été tuées à Pékin et des dizaines de milliers évacuées. « Cette fois-ci, c’est bien plus grave », souligne-t-il.
« C’est une catastrophe naturelle, tu ne peux rien faire contre ça », déclare Qi, un homme d’une vingtaine d’années qui attend un taxi avec sa grand-mère. « Il faut travailler dur et tout reconstruire ».
Des journalistes ont aperçu une dizaine de véhicules, dont des camions-citernes et des bulldozers, prenant la direction du district de Mentougou.
Certaines portions de route sont toujours fermées à la circulation et des ouvriers vêtus d’imperméables orange vif utilisent des pelles pour dégager la route.
Xi Jinping a appelé mardi à « tout faire » pour secourir les personnes « disparues » ou « prises au piège », selon CCTV.
Les autorités locales « doivent mener à bien les soins aux personnes blessées » ainsi que « reloger les personnes touchées, réparer rapidement les infrastructures de transport, de communication et d’électricité endommagées », a-t-il ajouté.
CCTV a diffusé mardi matin des images de bus à moitié submergés par les flots dans un autre district rural, celui de Fangshan (ouest de la capitale).
Miraculé
Environ 150 000 foyers de Mentougou n’ont plus accès à l’eau courante et les autorités y ont dépêché 45 camions-citernes pour assurer un approvisionnement d’urgence, a indiqué mardi le Quotidien de Pékin, un journal officiel.
Les médias chinois ont publié lundi des images de scènes chaotiques dans des trains à grande vitesse, certains bloqués sur les voies pendant 30 heures, avec des passagers qui se plaignaient d’être à court de nourriture et d’eau potable.
La province du Hebei (Nord), voisine de Pékin, est toujours en état d’alerte rouge pour les précipitations, avec un danger de crues soudaines et de glissements de terrain.
À Handan, à environ 400 km au sud de Pékin, des sauveteurs ont réussi dimanche à l’aide d’une grue et d’un sauveteur à extirper un homme de sa voiture entourée par les eaux, avant que son véhicule ne soit emporté par le courant.
La Chine connaît des conditions météorologiques extrêmes et des températures record cet été, des événements qui, selon des scientifiques, sont exacerbés par le changement climatique.
Les précipitations devraient faiblir mardi, ont indiqué les services météorologiques.
Mais le répit pourrait être de courte durée, car la Chine se prépare à l’arrivée d’un nouveau typhon, Khanun, qui s’approche des côtes Est du pays.