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Dégel avec les Etats-Unis : Cuba libère des détenus politiques


Cuba a relâché une partie des 53 prisonniers politiques dont les États-Unis réclamaient la libération dans le cadre de l’amorce du rapprochement diplomatique annoncé mi-décembre entre les deux pays, a annoncé mardi le département d’État.

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Washington a annoncé avoir libéré trois agents cubains lourdement condamnés aux États-Unis, alors que Cuba a relâché un détenu américain. (Photos : AFP)

« Ils ont d’ores et déjà libéré certains des prisonniers », a déclaré à Washington la porte-parole de la diplomatie américaine Jennifer Psaki, sans dire combien de personnes étaient concernées, et en précisant que ces détenus figuraient sur une liste de 53 noms que Washington avait soumise à La Havane. « Nous voudrions évidemment que cela soit terminé bientôt », a insisté la responsable, alors que du côté cubain les autorités gardaient le silence sur le sujet mardi. A La Havane, la Commission cubaine des droits de l’Homme, organisation interdite mais tolérée, a indiqué qu’elle multipliait les contacts avec les familles de prisonniers à travers le pays pour tenter de confirmer ces libérations. « Nous n’avons pour l’instant pu confirmer aucun nom », a déclaré à l’AFP le président de la CCDH Elizardo Sanchez.

Les présidents américain et cubain, Barack Obama et Raul Castro, ont annoncé le 17 décembre que les deux pays allaient amorcer une normalisation de leurs relations diplomatiques, après plus d’un demi-siècle d’embargo économique américain contre l’île communiste. Ce rapprochement avait été précédé de l’annonce par les deux pays d’un échange de prisonniers. Washington a libéré trois agents cubains lourdement condamnés aux États-Unis, alors que Cuba a relâché Alan Gross, un Américain détenu depuis cinq ans pour avoir introduit du matériel de transmission satellitaire interdit dans l’île communiste. En outre, La Havane s’était selon Washington engagé à libérer 53 prisonniers politiques dont les noms n’ont jamais été révélés.

> « Un pas positif »

« Même si on ne sait pas encore de qui il s’agit, c’est un pas positif, qui serait le premier sur le chemin de la normalisation », a estimé pour sa part le dissident Manuel Cuesta Morua, souhaitant que cette liste soit élargie aux plus de 100 prisonniers politiques selon lui incarcérés aujourd’hui dans le pays.

Cette annonce de Washington survient une semaine après que le Département d’État se fut déclaré « profondément préoccupé » par l’arrestation d’un cinquantaine de dissidents. Les forces de l’ordre cubaines souhaitaient visiblement empêcher la tenue d’une tribune publique que projetait d’organiser à La Havane l’artiste Tania Bruguera. Les États-Unis avaient alors condamné « la poursuite (…) du harcèlement et le recours répété aux interpellations arbitraires, parfois violentes, pour faire taire les critiques », marquant un premier différend depuis l’annonce du dégel entre les deux pays. Tous les prisonniers ont été libérés quelques heures après leur détention ou le lendemain, y compris Mme Bruguera, selon la CCDH.

Des premières discussions officielles autour de ce dégel doivent se tenir entre les deux gouvernements à Cuba au mois de janvier, dans le cadre des discussions régulières sur les migrants. La secrétaire d’État adjointe pour l’Amérique latine Roberta Jacobson a déjà confirmé sa participation. Mme Psaki n’a pas précisé quand exactement auront lieu ces discussions, mais elle a assuré que « les sujets liés aux droits de l’Homme » devraient être abordés à cette occasion mais aussi dans des discussions ultérieures. « Notre nouvelle approche vis à vis de Cuba va aider la société civile et les militants des droits de l’Homme » sur l’île, a-t-elle insisté. Aux États-Unis, le rapprochement avec Cuba a déclenché des critiques, notamment au Congrès américain dominé par les Républicains, où des élus estiment que l’administration Obama aurait d’abord dû obtenir des concessions de La Havane en ce qui concerne les droits de l’Homme ou l’ouverture politique.

AFP

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