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«Dans l’Etat Islamique, les gays sont traqués et tués tout le temps»


L'ambassadrice américaine à l'ONU Samantha Power au siège de l'organisation à New York, le 20 juillet. (Photo AFP)

Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont entendu lundi les témoignages des persécutions subies par des gays irakiens et syriens aux mains du groupe Etat Islamique, lors d’une première réunion jamais consacrée aux droits des homosexuels.

Les témoignages sont terrifiants. Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont entendu lundi les récits de gays irakiens et syriens aux mains du groupe Etat Islamique. «Dans l’Etat Islamique, les gays sont traqués et tués tout le temps», a témoigné Subhi Nahas, originaire d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, région dévastée par la guerre.

Les homosexuels sont jetés des toits et lapidés par des foules en liesse qui réagissent, y compris les enfants, comme s’ils étaient «à un mariage», a raconté l’homme qui a fui les persécutions dans son pays et travaille désormais pour une organisation d’aide aux réfugiés aux Etats-Unis.
«Ils les chassent un par un»

Les militants de l’EI «traquent les gays de façon professionnelle. Ils les chassent un par un», a aussi témoigné un Irakien, qui s’exprimait par téléphone depuis un lieu tenu secret au Proche-Orient. «Quand ils capturent quelqu’un, ils inspectent son téléphone, ses contacts et ses amis sur Facebook», a ajouté l’homme qui se fait appeler Adnan pour éviter son vrai nom, par crainte d’être reconnu. Il a expliqué avoir été victime de brutalités de la part des forces de sécurité irakiennes avant l’arrivée de l’EI dans sa ville. Craignant que sa famille ne le livre aux jihadistes, il a fui. «Ils tentent de traquer tous les hommes gays. Et c’est comme un effet domino. Si un tombe, les autres tomberont aussi», a-t-il confié.

Les combattants de l’EI ont revendiqué au moins 30 exécutions pour «sodomie», a indiqué Jessica Stern, directrice de la Commission internationale des droits des gays et lesbiennes, aux participants à la réunion qui se déroulait à huis clos.

Le groupe jihadiste a diffusé au moins sept vidéos ou photos en ligne montrant des exécutions de personnes qu’ils accusent d’être homosexuelles depuis juillet 2014, a-t-elle précisé après la réunion. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a rapporté en juillet que des combattants de l’EI avaient jeté deux hommes qu’ils accusaient d’être homosexuels du haut d’un immeuble à Palmyre, en Syrie, avant de les lapider.
Il était temps que le sort des LGBT soit porté sur le devant de la scène

C’est la première fois que le Conseil de sécurité se réunit pour parler des droits des homosexuels, un moment «historique», selon l’ambassadrice américaine à l’ONU Samantha Power. «Il était temps, 70 ans après la création de l’ONU, que le sort des personnes LGTB [lesbiennes, gays, bisexuels et trans, NDLR] qui craignent partout dans le monde pour leur vie, soit porté sur le devant de la scène», a-t-elle déclaré.

Organisée par les Etats-Unis et le Chili, la réunion était ouverte à tous les membres du Conseil de sécurité mais l’Angola et le Tchad n’y ont pas participé.Subhi Nahas a appelé devant le Conseil les gouvernements à accueillir ces victimes «pour qu’elles puissent à nouveau connaître la sécurité».

Les Etats-Unis sont à la tête d’une coalition internationale luttant contre le groupe EI, qui contrôle de larges pans de territoires en Irak et en Syrie.

AFP/M.R

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