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Crise alimentaire pour un million d’Éthiopiens à cause des criquets


Une invasion de criquets pèlerins avait touché le Yémen en juillet 2019. (illustration archives AFP)

Les criquets pèlerins ont causé d’énormes ravages en Éthiopie, ravageant près de 200 000 hectares de terres agricoles et plongeant un million de personnes dans le besoin d’une aide alimentaire d’urgence, ont annoncé lundi les Nations unies.

Ces chiffres résultent d’une étude conjointe entre l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le gouvernement éthiopien, et sont publiés au moment où l’Afrique de l’Est se prépare à l’arrivée de nouveaux essaims qui pourraient s’avérer encore plus destructeurs.

Apparus avec les pluies abondantes des derniers mois, des milliards de criquets pèlerins se sont abattus sur la région, causant d’immenses dégâts en Éthiopie, en Somalie, au Kenya, à Djibouti, en Érythrée, en Tanzanie, au Soudan, au Soudan du Sud et en Ouganda.

En Éthiopie, ces insectes ont dévasté les plantations de sorgho, maïs et blé, et limité l’étendue disponible de pâturages, a indiqué la FAO. Quelque 75% des Éthiopiens ayant besoin d’une aide alimentaire d’urgence vivent dans les régions Somali (est) et Oromia (centre et sud).

Des aides éventuelles compliquées par le coronavirus

Les efforts pour endiguer la catastrophe, notamment avec l’envoi de denrées alimentaires ou d’argent liquide aux agriculteurs et éleveurs, risquent en outre d’être compliqués par la pandémie de coronavirus, a prévenu la représentante de la FAO en Éthiopie, Fatouma Seid. « Alors que nous nous efforçons de contrôler les criquets pèlerins, il est capital de protéger les moyens de subsistance des populations affectées, d’autant plus maintenant que la situation est aggravée par la crise du Covid-19 », a-t-elle déclaré.

L’Éthiopie n’a officiellement enregistré que 74 cas de coronavirus. Mais elle a procédé à très peu de tests et les experts craignent que son système de santé soit rapidement submergé en cas d’afflux de malades. Quant à la situation liée aux criquets, elle pourrait bien s’aggraver encore. La FAO a prévenu la semaine dernière qu’une « hausse massive » du nombre de criquets dans la région poserait « une menace sans précédent à la sécurité alimentaire et aux moyens de subsistance » des populations, à l’approche de la saison des récoltes et des plantations.

AFP/LQ