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Crash A320 : le copilote a eu « une volonté de détruire l’avion »


La conduite du copilote de l’Airbus A320 de Germanwings qui n’est pas répertorié comme terroriste, « peut s’analyser comme une volonté de détruire l’avion », a déclaré Brice Robin, devant des journalistes réunis à l’aéroport de Marignane, près de Marseille.

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Le procureur Brice Robin le 25 mars 2015 à Seyne-les-Alpes. (Photo : AFP)

Il a refusé d’ouvrir la porte au commandant de bord sorti momentanément du cockpit et actionné les commandes activant la descente de l’appareil, a déclaré le procureur de la République de Marseille, Brice Robin, lors d’une conférence de presse.

Le copilote, allemand, s’appelait « Andreas Lubitz » et avait 28 ans. À ce stade « rien ne permet de dire qu’il s’agit d’un attentat terroriste ». La mort des victimes « a été instantanée », « Nous n’entendons des cris qu’à la fin » a précisé le procureur.

Resté seul aux commandes de l’appareil après la sortie du cockpit du commandant de bord, vraisemblablement parti aux toilettes, Andreas Lubitz a actionné le bouton de descente et n’a pas ouvert la porte permettant au pilote de rentrer, a indiqué le procureur. Sur l’enregistrement de la boîte noire, « on entend plusieurs appels du commandant de bord pour demander l’accès à la cabine de pilotage mais aucune réponse du copilote », selon le récit du procureur.

Andreas Lubitz, dont on entend jusqu’à la fin la respiration régulière, n’a pas non plus répondu aux appels de la tour de contrôle qui s’est rendu compte de la descente anormale de l’avion.

> « Pas le moindre » indice sur les motivations du copilote

« L’interprétation la plus plausible c’est que le copilote, par abstention volontaire, a refusé d’ouvrir la porte de la cabine de pilotage au commandant de bord et a actionné le bouton commandant la perte d’altitude, pour une raison que nous ignorons totalement mais qui peut s’analyser comme une volonté de détruire l’avion », selon Brice Robin.

Quelque 200 personnes, proches des 150 victimes de l’une des pires catastrophes aériennes survenues en Europe, se sont rendus jeudi dans la zone du drame. Elles ont été soustraites aux regards des journalistes avant d’être acheminées dans la plus stricte intimité près des lieux de la catastrophe. Le procureur leur a assuré que les passagers sont morts sur le coup et qu’ils « ne se sont rendus compte du crash qu’au tout dernier moment ».

Dans les dernières secondes avant l’impact sur la montagne, l’enregistrement de 30 minutes laisse entendre l’alerte signant la proximité du sol et les cris des passagers. Après le décollage de Barcelone (Espagne), les vingt premières minutes de l’enregistrement donnent à entendre des échanges « enjoués » entre pilote et copilote puis, après le briefing du pilote en vu de l’atterrissage à Düsseldorf (Allemagne), le pilote laisse les commandes au copilote et sort de la cabine.

Mais il ne pourra plus y retourner, malgré ses appels et ses coups frappés à la porte qui ne peut s’ouvrir que de l’intérieur. Le copilote avait été engagé « en septembre 2013 » par la compagnie aérienne et comptait 630 heures de vol. Ces derniers jours, les autorités françaises avaient indiqué que la piste terroriste n’était « pas privilégiée ». Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy s’est dit « bouleversé » par les révélations de l’enquête. Sur les 150 victimes, 50 sont espagnoles et 72 allemandes.

> Des opérations de récupération très longues

Les premiers restes des 150 victimes du crash ont été hélitreuillés mercredi par les équipes de secours sur le lieu du drame, près de Digne (sud-est). Jeudi, les opérations de récupération des corps et de recherche de la deuxième boîte noire contenant les données du vol, qui n’a toujours pas été retrouvée, ont repris. Des médecins légistes, accompagnés de gendarmes spécialisés en montagne, ont été à nouveau hélitreuillés sur le site du crash.

Selon le lieutenant-colonel Xavier Vialenc, les gendarmes « tentent de récupérer tout ce qu’ils peuvent ». Cela va « être long, très long, au moins 15 jours », a-t-il dit. Les familles, une fois acheminées vers les lieux de la catastrophe, peuvent se recueillir dans des chapelles ardentes dressées dans deux localités, Seyne-les-Alpes et Le Vernet.

Les journalistes ont été repoussés jeudi matin à plusieurs dizaines de mètres de la chapelle ardente du Vernet afin de préserver l’intimité des familles des victimes. Les gendarmes ont pour consigne « d’empêcher tout contact entre les familles et la presse », a indiqué l’un d’eux. Des prélèvements d’ADN vont être demandés à ces familles afin de faciliter l’identification des restes humains. Elle prendra « des jours et même des semaines », a prévenu le procureur. Interpol a envoyé une équipe de spécialistes, pour aider à cette tâche

AFP

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