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Crash A320 : la 2e boîte noire montre que le pilote a accéléré la descente


L’analyse de la seconde boîte noire de l’A320 de Germanwings qui s’est écrasé dans les Alpes françaises, faisant 150 morts, confirme l’action volontaire du copilote, qui a augmenté la vitesse de la descente, ont révélé vendredi les enquêteurs.

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Des photos de la seconde boîte noire de l’Airbus A320 présentées le 2 avril 2015 lors de la conférence de presse du procureur Brice Robin à Marseille. (Photo : AFP)

« Une première lecture » de cette boîte noire retrouvée jeudi « fait apparaître que le pilote présent dans le cockpit a utilisé le pilote automatique pour engager l’avion en descente vers une altitude de 100 pieds (30 mètres) » », indique le Bureau français d’enquêtes et d’analyses (BEA) à qui elle a été transmise.

« Puis, à plusieurs reprises au cours de la descente, le pilote a modifié le réglage du pilote automatique pour augmenter la vitesse de l’avion en descente », ajoute le BEA dans un communiqué. L’analyse de la première boîte noire avait conduit à suspecter le copilote, Andreas Lubitz, 27 ans, d’avoir décidé de se suicider et d’entrainer dans la mort les 149 autres personnes à bord de l’avion.

Le BEA précise que ses « travaux continuent pour établir le déroulement factuel précis du vol ». La première boite noire, qui renfermait les enregistrements des sons et conversations dans le cockpit, avait été retrouvée le jour même du crash, le 24 mars, de l’avion qui assurait la liaison entre Barcelone (Espagne) et Düsseldorf (Allemagne).

> Comme une boîte à chaussures

La seconde boite noire, le Flight Data Recorder (FDR), contient des centaines de paramètres du vol, dont la vitesse, l’altitude ou encore le régime moteur de l’avion. De la même couleur que la roche, elle a été retrouvée « au fond d’une ravine très raide », a raconté à l’AFP Alice Coldefy, la gendarme qui a mis la main sur cet objet grand comme une boite à chaussures.

« C’est en recherchant des vêtements que je l’ai trouvée », a-t-elle raconté, après dix jours d’intenses recherches sur un terrain difficile. Sur les lieux du crash, les gendarmes recherchaient toujours vendredi un maximum d’effets personnels (vêtements, appareils photos, téléphones, etc) en vue de les restituer aux familles des victimes après identification.

Il n’y a en revanche « plus de corps sur la zone du crash », avait indiqué mardi la gendarmerie. « 150 profils ADN ont été isolés » et pourront être comparés avec les ADN fournis par les familles des victimes, a annoncé jeudi le procureur de la République de Marseille (sud de la France) Brice Robin, précisant que les identifications prendraient encore « trois à cinq » semaines.

Plus d’une vingtaine de nationalités étaient représentées dans l’avion, dont 72 Allemands et une cinquantaine d’Espagnols. En Allemagne, l’enquête tentait d’en savoir plus sur la personnalité du copilote. La justice a indiqué qu’Andreas Lubitz, dépressif, s’était renseigné sur les portes blindées dans les avions dans les jours précédant le vol mortel.

Sur sa tablette électronique, les enquêteurs ont pu constater qu’il avait fait des recherches « sur les manières de se suicider » ainsi que sur « les portes de cockpit et leurs mesures de sécurité », a indiqué jeudi le parquet de Düsseldorf, en charge de la partie allemande de l’enquête.

Par ailleurs, la justice française a ouvert une enquête sur la fuite d’informations relatives au crash. Une plainte contre X pour « violation du secret professionnel » avait été déposée par le Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL), après la révélation par la presse de la teneur des enregistrements de la première boîte noire découverte. Dans un article publié le lendemain du crash, le New York Times avait révélé que les enregistrements sonores, en cours d’examen par le BEA, laissaient penser que le pilote était enfermé à l’extérieur de la cabine de pilotage de l’A320 avant le crash.

AFP

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