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Covid : un nouveau pas vers la vaccination des enfants français


L'Etat souhaite ouvrir dans les prochains jours la vaccination à tous les enfants de plus de cinq ans. (Photo : AFP)

Les enfants pourront-ils être vaccinés contre le Covid avant Noël? L’ouverture à tous les 5-11 ans apparaît proche ce vendredi après un avis favorable du comité d’éthique, mais le gouvernement devrait dans l’immédiat annoncer d’autres mesures d’ici les fêtes après un Conseil de défense sanitaire.

« La vaccination des enfants de 5 à 11 ans sans comorbidités est acceptable sur le plan éthique dans le contexte actuel », a déclaré dans un avis publié vendredi le Comité consultatif national d’éthique (CCNE), y posant toutefois de nombreuses conditions. Celles-ci excluent notamment la mise en place de toute obligation pour les enfants, y compris la mise en place d’un pass sanitaire comme c’est le cas pour les adultes et les adolescents.

L’Etat, confronté à une nouvelle vague fulgurante de contaminations ainsi qu’à l’arrivée d’un variant Omicron probablement très contagieux, souhaite ouvrir dans les prochains jours la vaccination à tous les enfants de plus de cinq ans. C’est déjà le cas depuis cette semaine pour ceux à risque de forme grave de Covid ou vivant dans l’entourage de personnes immunodéprimées.

Le président Emmanuel Macron s’est prononcé mercredi pour une telle généralisation, tout en promettant de laisser les parents choisir librement. Mais le gouvernement s’est engagé à ne pas agir sans l’approbation de plusieurs instances, parmi lesquelles le CCNE. La Haute autorité de santé (HAS) devrait ensuite vite se prononcer sur cette mesure qui concernerait plusieurs millions d’enfants. Et dernière étape avant une décision du gouvernement, le Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale doit prendre position en milieu de semaine prochaine. Il attend encore des données sur les effets secondaires aux Etats-Unis, qui ont déjà ouvert la vaccination à tous les 5-11 ans.

La vaccination des enfants, qui se ferait en France avec une version adaptée du vaccin Pfizer/BioNTech, est un sujet sensible. Plus des deux tiers des parents y sont opposés, selon un sondage Elabe pour L’Express, BFMTV et SFR publié jeudi. Elle fait l’objet de vifs débats scientifiques car les formes graves de Covid sont extrêmement rares dans cette tranche d’âge, alors que les vaccins peuvent avoir des effets secondaires cardiaques, certes très peu fréquents. L’intérêt est essentiellement collectif. Une telle mesure viserait à éviter que les enfants deviennent les principaux vecteurs de l’épidémie.

Conseils pour Noël

Toutefois, le CCNE a affirmé s’être décidé en fonction de l’intérêt individuel pour les enfants, bien plus que du bénéfice collectif pour l’ensemble de la société. « Le risque de forme sévère existe (même s’)il est faible », a noté l’obstétricienne Alexandra Benachi, membre du CCNE, en présentant cet avis rendu la veille au gouvernement.

Elle a aussi évoqué l’importance d’éviter des fermetures de classes alors que les contaminations sont actuellement importantes chez les enfants. Quatre-vingts établissements sont actuellement fermés, essentiellement des écoles primaires. Mais c’est bien la vaccination des adultes qui « reste indispensable et prioritaire », a-t-elle insisté, notant que l’avis du CCNE avait été rendu dans l’urgence et dans un contexte très incertain.

De fait, l’accélération de la campagne de vaccination fait partie des mesures envisagées par le gouvernement lors d’un Conseil de défense sanitaire qui se tiendra ce vendredi. Il aura lieu dans un contexte où les contaminations restent élevées – autour de 50.000 par jour -, avec des conséquences de plus en plus marquées à l’hôpital où la situation ne peut qu’empirer pour les fêtes, voire le début 2022. Pourtant,les Français « fêteront Noël en famille », a promis jeudi le ministre de la Santé, Olivier Véran.

Pour répondre à ces défis, le gouvernement devrait donc de nouveau miser sur une accélération de la vaccination et de la dose de rappel, qui pourrait protéger en partie du variant Omicron. A part la vaccination, l’exécutif a déjà annoncé jeudi que la France allait durcir ses conditions d’accès pour les voyageurs en provenance du Royaume-Uni afin de limiter la propagation du variant Omicron.

En revanche, la France « n’envisage pas de mettre en place de tests » anti-Covid pour les voyageurs venant d’autres pays de l’UE, a assuré jeudi soir M. Macron. Enfin, le gouvernement devrait aussi renouveler ses conseils de prudence aux Français et recommander vaccination, tests (notamment des autotests), gestes barrières et limitation du nombre de convives à table.

LQ/AFP

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