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Covid-19 : Norvège et Suède, deux approches opposées


La Norvège a mis en place des mesures pour freiner la propagation du coronavirus, dont la distanciation sociale, comme ici lors d’une conférence de presse au Parlement le 31 mars 2020. (Photo AFP)

La Norvège et la Suède ont adopté deux attitudes différentes pour gérer la crise sanitaire liée au coronavirus. Deux approches, l’une impliquant un semi-confinement, l’autre comptant sur le bon sens des habitants. État des lieux en ce lundi 6 avril.

La Norvège, qui a adopté un régime de semi-confinement, a réussi à faire passer « sous contrôle » la propagation de nouveau coronavirus sur son sol, a estimé lundi le gouvernement, sans pour autant alléger les mesures à ce stade. Le taux de reproduction de la maladie, c’est-à-dire le nombre de personnes contaminées par chaque malade, est tombé sous le seuil de 1, à 0,7 contre 2,5 avant l’adoption à la mi-mars de mesures contraignantes visant à lutter contre la maladie.

« Cela veut dire que nous avons fait passer l’épidémie de coronavirus sous contrôle », a affirmé le ministre de la Santé, Bent Høie en conférence de presse. Pour enrayer la propagation du virus, le pays nordique a notamment imposé des restrictions sur les déplacements, fermé certains lieux ouverts aux publics comme les bars, les salles de gym et les salons de coiffure, et interdit les événements sportifs et culturels. Mais promenades en plein air et joggings par exemple restent autorisés, et la plupart des boutiques et commerces sont toujours ouverts.

L’amélioration observée n’entraîne pas une levée immédiate des mesures de restriction que le gouvernement, lors de leur introduction le 12 mars, avait présentées comme « les plus vigoureuses et les plus intrusives que nous ayons eues en Norvège en temps de paix ». « Aujourd’hui, nous avons ensemble réussi à mettre la propagation du virus sous contrôle et nous souhaitons conserver ce contrôle à l’avenir », a fait valoir Bent Høie.

La courbe des nouvelles hospitalisations a montré des signes de tassement dans le pays nordique ces derniers jours, réduisant les besoins en nombre de lits et de places en unité de réanimation. Selon les derniers chiffres des autorités sanitaires norvégiennes, la Norvège compte 5 755 cas officiellement recensés et déplore 59 morts. « Il reste beaucoup de travail », a souligné la directrice de l’Institut norvégien de santé publique, Camilla Stoltenberg.

Le gouvernement suédois veut plus de pouvoirs

Le gouvernement suédois, critiqué pour sa gestion de la crise sanitaire liée au nouveau corovanirus, a présenté lundi un projet de loi visant à renforcer temporairement ses pouvoirs afin de lutter contre l’épidémie, soulevant les critiques de l’opposition. Cette nouvelle loi permettrait au gouvernement conduit par le social-démocrate Stefan Löfven de prendre certaines dispositions, comme celles de limiter les rassemblements publics ou fermer des entreprises, sans l’approbation du Parlement monocaméral.

« La Suède et le monde entier font face à une situation grave causée par le coronavirus », a déclaré la ministre de la Santé, Lena Hallengren, dans un communiqué. « Nous voyons la nécessité de pouvoir agir rapidement si la situation l’exige, il s’agit en fin de compte de protéger des vies humaines », a-t-elle poursuivi. Toutefois, note l’exécutif, les futures dispositions n’accorderaient de pouvoirs supplémentaires à l’exécutif que pour une période de trois mois, une situation qui préoccupe tout de même l’opposition.

Le patron du parti conservateur, Ulf Kristersson, a déclaré sur sa page Facebook que le projet manquait d’une définition claire sur la manière dont les pouvoirs supplémentaires pourraient être utilisés. S’il reconnaît la nécessité de prendre des décisions rapides en temps de crise,  Ulf Kristersson juge que les mesures doivent également avoir une « légitimité démocratique ». Le projet de loi doit encore être approuvé par le Parlement.

Dans le royaume scandinave, le confinement de la population n’est pas d’actualité comme dans d’autres pays européens pour endiguer l’épidémie. Le gouvernement appelle chacun à « prendre [ses] responsabilités » et à suivre les recommandations des autorités sanitaires. Parmi les mesures les plus strictes jusqu’à présent figurent l’interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes et celle des visites dans les maisons de retraite.

La manière dont le royaume gère la crise sanitaire, moins contraignante que la plupart des pays européens, soulève des questions critiques tant au niveau national qu’à l’international, mais le gouvernement rejette tout procès en passivité. « Non, on ne fait pas comme si de rien n’était en Suède », s’était défendue la ministre de la Santé Lena Hallengren, lors d’une réunion avec la presse internationale jeudi à Stockholm. Ce pays de 10,3 millions d’habitants vient de franchir lundi le cap des  7 000 cas confirmés et déplore 477 morts, une mortalité nettement plus élevée que celle observée chez ses voisins nordiques.

AFP

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