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Covid-19 : la planète franchit le cap des 5 millions de cas


Des employés portant le cercueil d'une personne décédée du Covid-19 au cimetière de Vila Formosa, dans la banlieue de São Paulo, au Brésil, le 20 mai. Le pays est devenu le dernier point chaud de la pandémie. (photo AFP)

La planète a franchi jeudi le cap des cinq millions de cas de nouveau coronavirus déclarés avec une situation contrastée entre la Chine prête à déclarer « victoire » sur le virus, l’Europe qui rouvre progressivement et le continent américain où le bilan ne cesse de s’alourdir.

Au moins 5 006 730 cas d’infection ont été recensés à ce jour dans le monde, parmi lesquels 328 047 décès. Continent le plus touché avec près de 2 millions de cas, dont 169 880 mortels, l’Europe poursuit sur la voie d’une très lente normalisation. La quasi-totalité des plages doivent être de nouveau accessibles au public jeudi en Corse tandis que Chypre rouvre ses écoles, cafés, restaurants et salons de coiffure. En Espagne, le port du masque obligatoire dès six ans est désormais obligatoire dans tous les lieux publics quand il n’est pas possible de garder ses distances, y compris dans la rue. Une mesure saluée par Cristina Quevedo Jorquera, professeur des écoles. « Il y aura encore des contaminations avec le masque mais sans masque, cela reviendrait à se jeter à l’eau sans savoir nager », a expliqué la quadragénaire.

En Chine, la fin de l’épidémie ?

En Chine, où l’épidémie est officiellement apparue en décembre dans la ville de Wuhan, les 3 000 députés de l’Assemblée nationale populaire (ANP) doivent se réunir à partir de vendredi pour la grand-messe annuelle du régime communiste du résident Xi Jinping.

L’occasion de célébrer la fin de l’épidémie sur le territoire même si le pays redoute une deuxième vague sur fond de résurgences du virus dans certains endroits ces dernières semaines. La session du parlement « devrait donner l’occasion à Xi Jinping de proclamer la victoire totale dans ‘la guerre populaire’ contre le virus », prévoit la politologue Diana Fu, de l’Université de Toronto (Canada).

Les États-Unis, pays le plus touché en nombre de contaminations

Aux États-Unis, où la pandémie continue de faire des ravages, Donald Trump a accusé mercredi Pékin d’être responsable d’une « tuerie de masse mondiale ». Le président américain, très critiqué pour sa gestion de la crise sanitaire et qui veut coûte que coûte redémarrer l’économie de son pays à quelques mois de l’élection présidentielle, insiste néanmoins pour un retour à la normale, notamment en préconisant un G7 de visu.

Son optimisme contraste avec la situation dans son pays, le plus touché au monde en nombre de contaminations (1,55 million de cas) et de décès. L’université Johns Hopkins a annoncé mercredi soir plus de 1 500 morts supplémentaires en 24 heures, ce qui porte le total à plus de 93 400, dont presque un tiers dans le seul État de New York.

Au Brésil, risque de « génocide » pour les peuples indigènes d’Amazonie

Le Brésil est en première ligne, subissant une accélération marquée de l’épidémie avec un bilan quotidien qui vient de grimper jusqu’à 1 179 décès. Mais le président d’extrême droite Jair Bolsonaro continue de minimiser la dangerosité du virus et de critiquer le confinement.

Le photographe franco-brésilien Sebastiao Salgado, 76 ans, qui a passé sa vie à immortaliser avec son objectif la condition des plus pauvres et leur environnement dégradé, craint que les peuples indigènes d’Amazonie ne subissent un « génocide » faute de soins dans le Brésil de Jair Bolsonaro. Il a lancé une campagne pour les peuples d’Amazonie, qui a recueilli plus de 261 000 signatures, car « on risque vraiment une énorme catastrophe » avec « l’élimination d’une ethnie et de sa culture », a-t-il dit.

Sous la pression du chef de l’État brésilien, le ministère de la Santé a recommandé mercredi l’usage de la chloroquine et de son dérivé, l’hydroxychloroquine, pour les patients atteints d’une forme légère du Covid-19. Dans l’attente d’un vaccin et d’un remède, l’emploi de cet antipaludéen et de son dérivé fait débat car leur effet contre cette maladie n’a pas été prouvé à ce jour.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a rappelé mercredi que la pandémie était loin d’être contenue, avec 106 000 nouveaux cas dépistés en 24 heures à travers le monde, un record. Lueur d’espoir parmi ces faits : des chercheurs ont montré que des singes vaccinés ou infectés par le nouveau coronavirus avaient développé des anticorps leur permettant d’être protégés contre une nouvelle infection.

AFP/LQ