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Coronavirus : jeu de mains, jeu de vilains


On reste en contact ? Oui, mais sans les mains ! (illustration AFP)

« On se serre pas la main, y a le coronavirus » : au travail ou dans la rue, la phrase revient dans les conversations depuis que ce geste banal est déconseillé par les autorités, qui insistent sur l’importance du lavage de mains pour freiner l’épidémie.

« Je recommande désormais, et pour une période qui reste à déterminer, d’éviter la poignée de mains », a déclaré le ministre de la Santé Olivier Véran vendredi, en annonçant le passage au stade 2 de l’épidémie. En plus des postillons d’un malade qui tousse ou éternue, « on peut attraper facilement le virus par des mains souillées », a souligné le n°2 du ministère, Jérôme Salomon. « Il faut changer de comportements : se saluer plutôt que se serrer la main, éviter les embrassades, se laver les mains très régulièrement et attentivement, utiliser des mouchoirs jetables et les jeter ensuite, éternuer et tousser dans son coude » plutôt qu’en mettant la main devant la bouche, a-t-il énuméré.

Les mains peuvent être un vecteur de contamination si on les porte ensuite au visage, un geste qu’on fait machinalement de nombreuses fois par jour. « Il faut s’entraîner à ne pas toucher ses yeux, son nez ou sa bouche », avance le Pr Peter Openshaw, de l’Imperial College de Londres. Ces conseils très simples, qu’émettent toutes les autorités sanitaires dans le monde, commencent à être intégrés par la population.

Se laver les mains, un geste trop peu suivi

Les instances du foot français, elles, ont modifié le protocole d’avant-match : elles ont supprimé la poignée de mains entre les joueurs et avec les arbitres avant le coup d’envoi. Ces consignes vont en outre avoir un impact sur la campagne des élections municipales (15-22 mars) : les candidats devront se retenir de serrer des mains à la chaîne sur les marchés ou dans les meetings. En plus de l’absence de contacts, le lavage de mains est essentiel, soulignent les autorités sanitaires. « Il faut se les laver souvent (environ 5 fois par jour), avec du savon et de l’eau pendant au moins 20 secondes, ou avec du gel hydroalcoolique », reprend le Pr Openshaw. « Lavez-vous les mains avant de manger, de toucher de la nourriture et après avoir pris les transports en commun. »

Ce geste d’hygiène élémentaire, qui vaut au-delà des seuls virus (coronavirus, grippe ou gastro), est souvent trop peu respecté. Selon un sondage Ifop réalisé sur 2 000 personnes pour une société de nettoyage de logements insalubres, moins de trois-quarts (71%) des Français se lavent les mains systématiquement après être allés aux toilettes. Et seuls 37% le font après avoir pris les transports en commun.

Si c’est louche, pas touche !

Se laver les mains, c’est bien, mais encore faut-il le faire correctement. Dans des conseils destinés aux personnels soignants, l’OMS préconise une technique bien précise : d’abord paume contre paume, puis le dos d’une main avec la paume de l’autre, l’espace entre les doigts, le dos des doigts, les pouces puis le bout des doigts. Ces deux dernières zones ont souvent tendance à être oubliées.

Enfin, on peut être contaminé par le virus en touchant des objets souillés. « Des études suggèrent que les coronavirus (vaste famille de virus) peuvent survivre sur des surfaces pour une durée allant de quelques heures à plusieurs jours », selon « le type de surfaces, la température ou l’humidité », indique l’OMS.

« Avec toutes les mains et les pièces de monnaie qu’on touche, on est très exposés », relève une serveuse dans un bar de Paris. « J’ai voulu acheter un flacon-pompe de gel hydroalcoolique et le mettre sur le comptoir pour les employés, mais la pharmacie n’en avait plus et ne savait pas quand elle en recevrait », rapporte-t-elle.

LQ/AFP

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