Accueil | Monde | Corée du nord : aucune menace ne sera tolérée par Séoul

Corée du nord : aucune menace ne sera tolérée par Séoul


Un homme regarde sur un écran de télévision les images d'une fusée nord-coréenne, le 3 février 2016 à Séoul, en Corée du Sud. (Photo : AFP)

La Corée du Sud a averti jeudi que le tir de fusée envisagé par la Corée du Nord peu après son quatrième essai nucléaire ne serait «jamais toléré» et a promis d’abattre tout missile qui menacerait son territoire.

Quelques semaines après avoir mené un test nucléaire condamné par la communauté internationale, le régime le plus fermé au monde a averti trois agences de l’ONU de son intention de lancer entre les 8 et 25 février une fusée transportant un satellite.

Ces dates laissent penser que le tir aurait peut-être lieu le 16 février, anniversaire du dirigeant défunt Kim Jong-Il, père du numéro un actuel Kim Jong-Un. La Corée du Nord assure que son programme spatial a des visées purement scientifiques, mais les États-Unis et leurs alliés y voient une couverture pour son programme de développement de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM).

Or, les résolutions des Nations unies interdisent à Pyongyang tout programme balistique et nucléaire.

«Le fait que la Corée du Nord annonce qu’elle va lancer un missile de longue portée après son essai nucléaire est une menace pour la paix sur la péninsule coréenne et pour le monde entier, et ne doit jamais être tolérée», a dit la présidente sud-coréenne, Park Geun-Hye.

La Corée du Sud assimile toujours les «fusées spatiales» nord-coréennes à des «missiles de longue portée». Ce projet de tir représente un dilemme pour la communauté internationale, qui peine toujours à trouver un consensus sur la façon dont il faudrait réagir à l’essai nucléaire du 6 janvier.

La Corée du Nord est déjà frappée de lourdes sanctions internationales à la suite de ses tirs balistiques et de trois essais nucléaires, menés en octobre 2006, mai 2009 et février 2013. Pour Mme Park, ces sanctions ont fait la preuve de leur inefficacité puisque la Corée du Nord continue d’avoir un comportement provoquant.

Durcissement des sanctions ?

La seule solution, a-t-elle argumenté, c’est d’imposer des sanctions suffisamment dissuasives pour que Pyongyang «prenne conscience qu’il ne survivra pas s’il ne renonce pas à son programme nucléaire». Le ministère de la Défense a pour sa part expliqué avoir donné l’ordre de détruire tout missile qui survolerait le territoire sud-coréen.

«L’armée intensifie ses capacités de défense aérienne de façon à pouvoir intercepter tout missile ou tout débris qui tomberait sur notre sol ou dans nos eaux territoriales», a déclaré à la presse un porte-parole, Moon Sang-Gyun. Le Japon, qui a qualifié les projets nord-coréens de «provocation», a également ordonné la destruction d’un tel engin «s’il se confirmait qu’il tombe sur le territoire japonais».

La chaîne publique japonaise NHK, citant des sources diplomatiques sans les identifier, a annoncé jeudi que Pyongyang pourrait être en train de préparer un tir de missile balistique, outre le tir de fusée annoncé. Ce deuxième tir serait mené à partir d’une base située sur la côte orientale de la Corée du Nord.

NHK a affirmé qu’il était «confirmé qu’une rampe de lancement mobile était en mouvement sur la côte est de la Corée du Nord». Un missile balistique étant posé sur la rampe, il est possible que Pyongyang prépare également un tir dans cette région, a ajouté la chaîne sans préciser s’il s’agissait d’un engin de longue ou de courte portée.

Le ministère sud-coréen de la Défense s’est dit dans l’incapacité de confirmer ces informations. En décembre 2012, la Corée du Nord avait placé un satellite sur orbite au moyen d’une fusée Unha-3, une opération assimilée par Washington à un tir de missile balistique. Pyongyang affirme être capable d’atteindre les États-Unis.

Un nouveau lancement pourrait accroître la pression sur Pékin, principal allié de Pyongyang, qui semble résister aux demandes américaines d’un alourdissement des sanctions. L’entêtement nucléaire nord-coréen contrarie vraisemblablement la Chine. Mais l’idée que le renversement de Kim Jong-Un permette l’avènement, à sa frontière, d’une Corée réunifiée alignée sur les Etats-Unis lui est plus intolérable encore.

AFP/M.R.