Ce «sujet sensible» a fait l’objet d’un vaste débat mercredi au sein de la plus haute instance de l’ONU. Le dernier débat sur le lien climat et sécurité remonte à 2011 et l’ONU n’a abordé la question qu’à trois reprises dans son histoire.
Les pays critiques, Russie et Chine entre autres, craignent l’ingérence, la menace de sanctions, et sont davantage dans une logique de gestion de conflit pour le Conseil de sécurité.
Les partisans d’une gestion par le Conseil, notamment les États victimes d’ouragans, de manque d’eau, ou les Européens, dont la France où a été signé en 2015 un accord pour limiter à 2 degrés le réchauffement climatique, estiment qu’elle doit être inscrite à son agenda.
Cette gestion ne peut être laissée uniquement à des instances subalternes ou à l’Assemblée générale, sans pouvoir contraignant, estiment-ils.
Quatre degrés en plus d’ici 2100
Les États-Unis, qui se sont retirés de l’accord de Paris, ont affiché un profil bas, estimant «justifié» pour le Conseil d’examiner les phénomènes naturels qui provoquent des désastres humanitaires.
«La tendance actuelle du réchauffement climatique, c’est plus de quatre degrés en 2100», rappelle un diplomate sous couvert d’anonymat.
Pour la ministre suédoise des Affaires étrangères, Margot Wallström, dont le pays préside en juillet le Conseil de sécurité, cette instance «peut développer une vision partagée des risques». «Nous allons voir très bientôt de plus en plus de réfugiés climatiques», a-t-elle prédit.
La plus haute instance de l’ONU n’a pas aujourd’hui dans sa structure de «système d’alarme» ou de «lanceur d’alerte», qui permette ensuite des recommandations pour mieux prévenir des mouvements massifs de populations.
Le Quotidien