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Chute du téléphérique en Italie : le frein d’urgence volontairement désactivé


Les responsables arrêtés savaient que la cabine du téléphérique circulait sans frein d'urgence depuis le 26 avril, jour de la réouverture de l'installation. (photo AFP/Secours italiens)

Trois hommes ont été arrêtés mercredi dans le cadre de l’enquête sur la chute d’un téléphérique dimanche à Stresa dans nord de l’Italie, qui a fait 14 morts, ont annoncé les carabiniers.

Ces hommes, de hauts responsables de la société gérant le téléphérique, sont soupçonnés d’avoir volontairement désactivé le frein d’urgence de la structure. « Il y avait un dysfonctionnement sur le téléphérique, l’équipe de manutention n’a pas résolu le problème, ou seulement en partie. Pour éviter l’interruption de la liaison, ils ont choisi de laisser en place la fourchette qui empêche l’entrée en fonction du frein d’urgence », a expliqué un responsable local des carabiniers, le lieutenant-colonel Alberto Cicognani, cité par les agences italiennes.

Les trois personnes arrêtées sont le dirigeant de la société Ferrovie del Mottarone qui gère le téléphérique, le directeur du téléphérique, et le chef opérationnel du téléphérique, construit en 1970 et qui relie en 20 minutes le village de Stresa au mont Mottarone qui culmine à près de 1 500 mètres en offrant une vue spectaculaire sur le lac Majeur et les Alpes.

« Ils ont reconnu » que c’est volontairement que le frein d’urgence n’avait pas été activé, a déclaré Alberto Cicognani. Selon la procureure Olimpia Bossi, citée par les médias italiens, ils savaient que la cabine du téléphérique circulait sans frein d’urgence depuis le 26 avril, jour de la réouverture de l’installation.

Conscients du risque

La décision de procéder à ces arrestations est intervenue à l’issue d’une journée d’interrogatoires à la caserne des carabiniers de Stresa et l’analyse des débris trouvés sur place, qui a permis de démontrer que « le système de freinage d’urgence de la cabine tombée dans le vide avait été trafiqué », et que la « fourchette », à savoir le dispositif permettant de désactiver le frein, avait été insérée. Selon les enquêteurs, il s’agit d’un acte « matériel fait de manière consciente » pour « éviter des interruptions et l’arrêt du téléphérique », alors que « l’installation présentait des anomalies qui auraient requis une intervention plus radicale avec un arrêt conséquent » de l’installation.

Selon la procureure, des interventions techniques avaient été « demandées et effectuées », dont une le 3 mai, mais « elles n’ont pas permis de résoudre le problème ». La décision de bloquer le frein d’urgence a été prise « avec la conviction que jamais le câble ne se serait rompu, courant un risque qui a ensuite malheureusement abouti à l’issue fatale ».

L’accident s’est produit vers 12h30. L’unique survivant, un enfant de cinq ans hospitalisé à Turin, souffre d’un traumatisme crânien et de fractures des jambes.

LQ/AFP