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Bolsonaro et Trump affichent leur complicité à la Maison-Blanche


Le «Trump des tropiques», Jair Bolsonaro (à g.), et Donald Trump ont échangé des maillots de foot de leur équipe nationale floqués de leurs noms respectifs. (photo AFP)

Unis dans la dénonciation des « fake news », Donald Trump et Jair Bolsonaro, l’un de ses plus fervents admirateurs, ont affiché une forme de complicité mardi à Washington, louant une proximité sans précédent entre les États-Unis et le Brésil.

« Vous faites un travail fantastique, vous avez rassemblé votre pays », a lancé le président américain sous un grand soleil, depuis les jardins de la Maison Blanche.

« J’ai toujours admiré les États-Unis et cette admiration est devenue encore plus forte après votre prise de fonction », a répondu le président brésilien, se disant convaincu que le milliardaire serait réélu en 2020.

Soulignant l’énorme potentiel de coopération entre les deux pays, Donald Trump s’est dit prêt à ce que soit accordé au Brésil le statut d’allié majeur non-membre de l’OTAN et a même évoqué, à la stupeur générale, une possible adhésion de la première puissance économique d’Amérique latine à l’Alliance atlantique.

Au-delà d’une passion commune pour les tweets et d’un goût revendiqué pour la provocation, l’ancien magnat de l’immobilier et l’ex-parachutiste sont à l’unisson sur nombre de sujets, de leur rejet du multilatéralisme à la dénonciation de l’accord de Paris sur le climat.

« Le Brésil et les États-Unis n’ont jamais été aussi proches », a lancé Donald Trump, saluant la campagne électorale menée par Jair Bolsonaro, élu comme lui sur un message de rupture.

Surnommé le «Trump des tropiques»

Le président brésilien, parfois surnommé « le Trump des tropiques », a depuis son arrivée au pouvoir le 1er janvier affiché un pro-américanisme très marqué qui tranche avec la tradition de la diplomatie brésilienne, qui s’efforçait de se tenir à égale distance des grandes puissances.

« Regardez les journaux télévisés, je les appelle ‘fake news' », a lancé Donald Trump avant de souligner qu’il était « très fier » d’avoir entendu son homologue brésilien utiliser cette expression quelques minutes plus tôt.

Venezuela : «Toutes les options sont sur la table»

Sans surprise, les deux hommes ont affiché leur unité sur le Venezuela, faisant encore monter la pression sur le président Nicolas Maduro dont ils réclament avec force le départ depuis qu’ils ont reconnu l’opposant Juan Guaido comme président par intérim.

« Nous appelons les militaires vénézuéliens à mettre fin à leur soutien à Maduro », a une nouvelle fois lancé Donald Trump, évoquant de possibles sanctions supplémentaires « beaucoup plus dures » contre Caracas. « Toutes les options sont sur la table », a-t-il répété, restant évasif sur une éventuelle intervention militaire. « Ce qui se passe au Venezuela est honteux », a-t-il dit.

Un peu plus tôt, devant les journalistes, Donald Trump et Jair Bolsonaro ont échangé des maillots des équipes de football de leurs pays. « Je me souviens encore de Pelé », a lancé Donald Trump, louant les qualités de la Seleçao.

Pour Donald Trump, cette visite devait être l’occasion de tourner la page d’une séquence difficile entre l’échec du sommet de Hanoï avec le leader nord-coréen Kim Jong Un et le camouflet d’un vote du Congrès sur son projet de mur à la frontière avec le Mexique.

Bolsonaro défend le mur avec le Mexique

Dans un entretien à la chaîne Fox News, Jair Bolsonaro a loué la pugnacité du président des États-Unis sur la question du mur en prenant comme contre-exemple la France où, a-t-il affirmé contre toute évidence, « les frontières sont ouvertes aux réfugiés sans le moindre filtre ».

« L’immense majorité des immigrants potentiels n’ont pas de bonnes intentions », a-t-il déclaré, avant de s’excuser un peu plus tard pour ses propos lors d’un point de presse où il a précisé qu’il voulait en réalité parler d’une « minorité » de ceux qui tentent de rejoindre l’Amérique.

Le président des États-Unis et celui de la première puissance d’Amérique latine ont insisté sur une coopération économique renforcée.

Dans une décision chargée en symboles, le Brésil a annoncé lundi qu’il autoriserait les États-Unis à lancer des satellites depuis le centre spatial d’Alcantara, dans l’État septentrional de Maranhao.

Alcantara est idéalement situé en raison de sa proximité avec l’équateur, qui permet des économies de combustible de l’ordre de 30% pour les lancements ou la mise en orbite de charges plus lourdes.

AFP