Le gouvernement allemand s’est heurté mardi à la grogne des professionnels de l’hôtellerie et des commerces, secteurs au bord de l’asphyxie après des semaines de confinement, qui dénoncent le versement trop lent des aides publiques.
« Le désespoir s’aggrave », a lancé Guido Zöllick, président de la fédération de l’hôtellerie et de la restauration, à l’issue d’un « sommet » organisé en urgence par le ministre de l’Économie, réunissant mardi quelque 40 fédérations de tous les secteurs.
Depuis que l’Allemagne a décidé, la semaine dernière, de prolonger jusqu’au 7 mars les restrictions pesant sur ces branches, « il y a de plus en plus de colère et de craintes existentielles », a-t-il ajouté. Si les salons de coiffure pourront rouvrir début mars, d’autres secteurs fermés pour certains depuis début novembre le resteront encore près de trois semaines, au minimum. « Nous avons besoin d’une perspective », s’est alarmé Michael Frenzel, représentant l’industrie du tourisme, demandant, à l’instar des autres branches, une « stratégie de réouverture » progressive.
Aides : lenteurs et lourdeurs
« Les mesures actuelles ne sont ni différenciées, ni adaptées ou proportionnelles », a de son côté déploré Josef Sanktjohanser, qui dirige la fédération des commerçants. Tous ont condamné la lenteur du versement des aides et la lourdeur des processus pour en faire la demande, lors d’une conférence de presse commune avec le ministre de l’Économie, Peter Altmaier.
L’Allemagne a versé depuis le début de la crise plus de 80 milliards d’euros d’aides, dont 6,1 milliards au titre du deuxième confinement partiel en novembre et décembre. Mais ces versements ont tardé : les aides pour les entreprises fermées en décembre ne sont distribuées que depuis le 5 janvier, et seulement la moitié du montant des demandes a été versée à ce jour, selon le ministère.
« Beaucoup de commerçants désespèrent car les aides ne leur parviennent pas malgré des mois de discussions et d’adaptation », a relevé Josef Sanktjohanser. Il faut « clairement accélérer » le versement des aides, a demandé Michael Frenzel. « C’est une question existentielle pour des centaines d’entreprises du secteur du tourisme. »
LQ/AFP