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Bélarus : l’opposante Tikhanovskaïa va s’adresser à l’ONU


Svetlana Tikhanovskaïa devrait obtenir une recommandation du Conseil des Droits de l'Homme dans la journée (Photo : AFP).

L’opposante bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa doit s’adresser vendredi dans un message vidéo au Conseil des droits de l’Homme (CDH) de l’ONU lors d’un débat en urgence, demandé par l’UE, sur la crise au Bélarus.

La candidate à la présidentielle, attendue lundi à Bruxelles, s’est réfugiée en Lituanie après avoir contesté la victoire revendiquée par Alexandre Loukachenko.

La réélection de M. Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, pour un sixième mandat en août, officiellement avec 80% des voix, a déclenché un mouvement de protestation sans précédent dans le pays et une répression policière brutale.

Bruxelles a réclamé « une enquête approfondie » concernant les allégations d’abus contre les manifestants dans les lieux de détention, et l’ONG Human Rights Watch a appelé le CDH à ouvrir une enquête « sans tarder ».

Pour sa part, la Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, l’ex-présidente chilienne Michelle Bachelet, a réclamé lundi l’ouverture d’une enquête sur les allégations de torture par les forces de sécurité après avoir reçu des « rapports alarmants sur la répression violente et continue des manifestations pacifiques ».

Dans ce contexte, une très large majorité des membres du CDH a accepté lundi d’organiser le débat en urgence sur la crise au Bélarus.

Projet de résolution

A l’issue des débats vendredi, les 47 membres du Conseil devront se prononcer sur un projet de résolution de l’UE demandant à Minsk « de permettre des enquêtes indépendantes, transparentes et impartiales sur toutes les allégations de violations des droits de l’homme », et de garantir que leurs auteurs soient jugés.

Le texte appelle également les autorités bélarusses à entamer un « dialogue » avec l’opposition, à faire cesser l’usage excessif de la force à l’encontre des manifestants et à libérer tous les prisonniers politiques, journalistes, défenseurs des droits humains, étudiants et autres individus détenus dans le contexte de l’élection présidentielle.

Il demande par ailleurs au gouvernement de collaborer avec le Rapporteur spécial de l’ONU sur le Bélarus – ce qu’il n’a jamais fait depuis que le mandat a été créé en 2012 – et d’autoriser sa venue.

Enfin, le projet de résolution demande à Michelle Bachelet de « suivre de près » la crise et d’établir un rapport début 2021.

La discussion à Genève promet d’être longue car la Russie, principal allié de M. Loukachenko, a déposé de très nombreux amendements.

Le débat urgent sur le Bélarus est seulement le sixième depuis le lancement du CDH en 2006. Le dernier en date remonte à juin 2020 et avait porté sur le racisme et les violences policières après la mort de George Floyd aux Etats-Unis (juin 2020).

AFP

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