Le président Barack Obama se rendra à Hiroshima — première ville détruite par une bombe nucléaire américaine — lors de son prochain voyage au Japon en mai, une première pour un président des États-Unis en exercice, a annoncé la Maison Blanche mardi.
«Le président va rendre une visite historique à Hiroshima, avec le Premier ministre (Shinzo) Abe, pour souligner son engagement dans la poursuite de la paix et de la sécurité dans un monde sans armes nucléaires», a indiqué la Maison Blanche. Cela fait des mois que les rumeurs d’une visite du président — et prix Nobel de la paix — circulent au Japon et aux États-Unis et elles s’étaient encore intensifiées il y a quelques semaines lorsque le secrétaire d’État, John Kerry, s’était rendu sur le site.
«Je n’oublierai jamais les images» exposées, qui «retournent l’estomac», avait confié John Kerry le 11 avril, après la visite du musée de la ville martyre, qui offre un bouleversant témoignage de la fournaise nucléaire ayant dévasté Hiroshima. Le 6 août 1945 à 08h15, le bombardier américain Enola Gay a largué une bombe atomique sur la ville. Au moins 140 000 personnes trouvèrent la mort, sur le coup ou des suites des radiations et brûlures.
«Tout le monde devrait voir et ressentir la puissance de ce mémorial», avait écrit le secrétaire d’État sur le livre d’or, laissant espérer une visite de M. Obama. Ce déplacement est un exercice délicat pour le président qui risque de se le voir reproché aux États-Unis mais sera très certainement fort bien accueilli au Japon. Il est aussi logique pour un président qui a fait du désarmement nucléaire l’un des piliers de ses deux mandats.
Les attaques sur Hiroshima, puis sur Nagasaki (74 000 morts) trois jours plus tard — un acte pour lequel les États-Unis ne se sont jamais excusés –, avaient précipité la capitulation du Japon et la fin de la Seconde Guerre mondiale, le 15 août 1945. Outre cette visite historique, Barack Obama participera à une réunion du G-7 à Ise-Shima. Il viendra du Vietnam, où il doit passer plusieurs jours.
Le Quotidien/AFP