Les sauveteurs recherchaient d’éventuels survivants dans les décombres d’une usine qui s’est effondrée jeudi au Bangladesh, ce nouvel accident meurtrier relançant les critiques sur l’absence de sécurité sur les lieux de travail dans le pays.
Travaux de déblaiement le 12 mars 2015 dans une cimenterie en construction qui s’est effondrée à Mongla, dans le sud du Bangladesh, faisant sept morts. (Photo : AFP)
Des centaines de soldats et sauveteurs ont travaillé toute la nuit pour dégager les débris de cette cimenterie en construction à Mongla, port du sud du Bangladesh, a déclaré à un journaliste Shah Alam Sarder, le représentant de l’administration locale. Sept personnes ont été tuées dans l’écroulement de la structure d’acier et de béton. Douze personnes ont été sorties vivantes pendant la nuit par les secours qui disposent de deux grues et d’instruments de découpe d’acier, tandis que six corps ont été extraits et un septième était visible dans l’amas de ferraille.
Au moins 53 personnes ont été blessées, dont six grièvement, et plus de 90 ouvriers étaient présents sur le site quand la structure a commencé à vaciller jeudi après-midi. « Nous essayons d’atteindre le (septième) corps en découpant la masse d’acier mais cela prend des heures car toute fausse manœuvre peut entraîner un nouvel effondrement dans les débris ou dans l’autre partie de l’usine » encore intacte, a dit un responsable des pompiers, Sheikh Mizanur Rahman. Une dizaine de personnes sont encore portées disparues, a indiqué le chef de la police locale, Jahedur Rahman.
Les pompiers doutent cependant de pouvoir retrouver des survivants alors que 80% des décombres ont été enlevés. Cet accident survient moins de deux ans après l’effondrement d’un immeuble d’ateliers textiles de neuf étages, le Rana Plaza, en avril 2013 en banlieue de Dacca, qui avait tué 1 138 personnes. Le drame a entraîné une amélioration des conditions de sécurité dans l’industrie textile mais le danger reste très élevé dans les autres secteurs, selon les experts.
« Le terrible effondrement d’une nouvelle usine nous rappelle que rien n’a été réglé pour remédier aux principales causes des menaces aux droits des travailleurs dans l’industrie au Bangladesh », selon Sarah Labowitz, spécialiste du droit du travail à la New York University Stern School of Business. D’après les survivants, la mauvaise qualité des échafaudages et de la construction de l’édifice est à l’origine de l’accident. Un comité de neuf experts a été chargé par le gouvernement de remettre un rapport d’ici à une semaine, selon une source gouvernementale.
Masud Kazi, l’un des ouvriers blessés, a raconté au quotidien Daily Star qu’ils étaient en train de déverser du béton sur le toit quand celui-ci a commencé à s’effondrer. « Tout s’est subitement écroulé », a-t-il dit. L’usine appartient à la Sena Kalyan Sangstha, une société gérée par l’armée. Elle est construite par une entreprise chinoise, la China National Building Material.
AFP