Eprouvés, fuyant la désolation et la mort, les rescapés de l’ouragan Dorian aux Bahamas ont commencé à être évacués, alors que les secours s’activaient dans l’archipel dévasté où le bilan humain a grimpé à 43 morts samedi matin.
Dorian, qui a frappé les Bahamas en catégorie 5, la plus haute, a fait 43 morts, selon un nouveau décompte annoncé par Erica Wells Cox, la porte-parole du Premier ministre bahaméen Hubert Minnis, sur la chaîne américaine NBC News. Le précédent bilan faisait état de 30 morts. « L’on s’attend à ce que ce nombre augmente de façon significative », a-t-elle cependant prévenu dans la foulée.
Après une traversée de plus de sept heures, plus de 260 habitants de l’île d’Abaco, évacués par un ferry affrété par le gouvernement, sont arrivés au port de Nassau à la nuit tombée. Un second ferry devait arriver dans la nuit.
60% de l’île dévasté
Melanie Lowe, venue avec ses quatre enfants et son chiot, raconte que sa maison a été à moitié détruite. « Je suis juste heureuse que nous puissions avoir une bonne nuit de sommeil, une douche et un repas sain », dit-elle. Avant d’être évacués, « nous étions 16 dans un trois-pièces, à faire de notre mieux, à utiliser l’eau de pluie pour nous laver, à manger quelques plats congelés ».
Melanie a trouvé un logement pour la nuit à Nassau et n’ira donc pas au centre d’hébergement mis en place par le gouvernement.
Dans ce gymnase se trouvaient vendredi près de 200 évacués. Diane Forbes attendait là de voir ses deux fils, Patrick (24 ans) et DeAngelo (28), dont elle n’a plus de nouvelles depuis mardi.
« Ils ont dit qu’ils avaient faim, et que l’odeur des corps, des morts, commençait vraiment à les affecter… J’attends, je veux juste savoir si mes fils sont à bord (du ferry) et s’ils vont bien. Je ne bougerai pas jusqu’à ce qu’ils ferment les portes ce soir et je reviendrai demain », dit-elle.
Le ministre de la santé très pessimiste
Dans le chaos et la confusion, les opérations de recherches et de secours se poursuivaient, tant bien que mal.
« C’est très compliqué comme il n’y a presque pas de communications », a expliqué un responsable de l’agence bahaméenne des situations d’urgence, la NEMA. « C’est notre Katrina », a estimé le ministre de la Santé, Duane Sands, en référence à l’ouragan qui avait semé la désolation en Louisiane en 2005. Le ministre a ajouté craindre un bilan définitif « épouvantable ». « Le public doit s’attendre à des informations inimaginables concernant le bilan humain et les souffrances », a-t-il mis en garde.
Dans la ville de Marsh Harbour, sur l’île de Great Abaco, dans le nord du pays, on a assisté à des opérations de collecte des cadavres. Environ 60% de l’île a été ravagée et des milliers de personnes y sont sans abri.
Selon l’ONU, 70 000 personnes ont besoin d’une aide immédiate dans cet archipel des Caraïbes: eau, nourriture, médicaments… L’organisation internationale a annoncé que 85 tonnes de vivres seraient envoyées au cours des trois prochains mois.
AFP