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Antisémitisme au Labour : Corbyn suspendu pour ses réserves sur un rapport accablant


Jeremy Corbyn a écrit sur Facebook qu'il n'acceptait pas "toutes" les conclusions du rapport. (Photo : AFP)

Le chef de l’opposition britannique Keir Starmer a évoqué jeudi un « jour de honte » pour le Parti travailliste, après la publication d’un rapport accablant sur l’antisémitisme au sein du Labour. Les réserves formulées par Jeremy Corbyn lui ont valu d’être suspendu par sa formation politique.

Très attendu, le rapport du Comité pour l’égalité et les droits humains (EHRC), un organisme indépendant du parti, a mis en évidence des faits « illicites » de harcèlement et de discrimination. Il s’agit d’un « jour de honte » pour le Parti travailliste, a déclaré Keir Starmer, promettant de mettre en œuvre l’intégralité des recommandations et présentant de nouveau ses excuses pour l’attitude de sa formation.

Peu de temps après cette publication, le Parti travailliste britannique a suspendu son ancien chef Jeremy Corbyn pour les réserves qu’il a émises au sujet de ce rapport. Réagissant au rapport, Jeremy Corbyn a écrit sur Facebook qu’il n’acceptait pas « toutes » les conclusions du rapport, qui met en évidence harcèlement et discrimination au sein du parti. « À la lumière de ses commentaires », le parti a « suspendu Jeremy Corbyn » et a ouvert une enquête, a annoncé un porte-parole du Labour.

L’ancien chef du Labour Jeremy Corbyn, redevenu simple député, avait en outre fait part de sa confiance quant au fait que ses recommandations soient « rapidement mises en oeuvre pour essayer de tourner la page ».

Arrivé à la tête du Labour en avril, Keir Starmer s’est attaché à solder l’héritage de son prédécesseur Jeremy Corbyn, accusé d’avoir laisser prospérer l’antisémitisme dans ses rangs, une affaire qui empoisonne le parti de longue date et a entraîné de nombreuses démissions. La présidente par intérim du Comité pour l’égalité et les droits humains a étrillé des défaillance « inexcusables » résultant d’un « manque de volonté de s’attaquer à l’antisémitisme plutôt qu’une inaptitude à le faire ».

Harcèlement, discrimination…

Dans son rapport de 130 pages, le Comité conclut que le Parti travailliste a « commis des actes illicites ». Le Labour a maintenant l’obligation légale de mettre sur pied, en accord avec la commission, un plan d’action pour y remédier d’ici au 10 décembre, faute de quoi il risque des poursuites. « Nous avons découvert des exemples de harcèlement, de discrimination et d’interférences politiques » durant son enquête, souligne le comité, étrillant les carences de la direction du parti.

L’enquête a mis en évidence qu’un « nombre significatif de plaintes relatives à l’antisémitisme n’ont pas du tout fait l’objet d’une enquête », particulièrement sur les réseaux sociaux. Le parti « doit à présent produire un plan d’action pour mettre en œuvre nos recommandations », souligne le Comité, rappelant que la nouvelle direction menée Keir Starmer a réitéré son engagement à mettre en oeuvre l’intégralité des recommandations.

« Elle doit à présent les mettre en pratique. Les recommandations sont claires, juste et réalisables. » Elles ont pour but que le parti tienne son engagement d’une « tolérance zéro » et que le parti « rebâtisse la confiance » dans le processus des plaintes.

Dans un communiqué commun, plusieurs organisations juives ont estimé que le rapport représente un « verdict accablant sur ce que le Labour a fait aux Juifs sous Jeremy Corbyn et ses alliés ».

LQ/AFP