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Amnesty épingle l’Europe et la France sur la gestion des migrants et des attentats


Des migrants à la frontière entre la Grèce et la Macédoine près d'Idomeni, le 24 février. (photo AFP)

Amnesty International a épinglé mercredi la réaction « honteuse » des pays européens à la crise des migrants ainsi que la réponse « liberticide » de la France aux attentats terroristes de 2015 dans son rapport annuel sur la situation des droits de l’Homme dans le monde.

Plutôt habituée à fustiger les dictatures pour leurs abus, l’organisation cible cette année le Vieux Continent, qui « se targue d’avoir le système de protection des droits le plus sophistiqué de la planète », selon son directeur pour l’Europe John Dalhusien. « C’est toujours le cas mais les jours où on pouvait croire cela comme acquis sont révolus », a-t-il déploré devant la presse. Salil Shetty, le secrétaire général d’Amnesty, a qualifié de « honteuse » la position des pays européens face à la crise des migrants qui fuient la guerre au Proche-Orient.

« L’UE, qui compte plus de 500 millions d’habitants et qui constitue l’ensemble politique le plus riche de la planète, s’est singulièrement montrée incapable d’apporter une réponse cohérente, humaine et respectueuse des droits humains », insiste Amnesty dans son rapport. « Seule l’Allemagne a fait preuve d’une volonté politique à la mesure de l’importance du problème », estime l’ONG. « La plupart des dirigeants européens ont préféré prêter l’oreille aux discours tonitruants hostiles aux immigrés, motivés par la peur de l’insécurité et d’une perte de souveraineté nationale. Résultat: les seules mesures sur lesquelles ils ont pu s’entendre sont celles qui visaient à renforcer la « forteresse Europe », ajoute-t-elle.

Amnesty critique aussi la réponse politique aux attentats sanglants qui ont frappé Paris en janvier et en novembre 2015. Selon l’organisation, ces attaques « ont donné une nouvelle impulsion en France en particulier, mais également ailleurs en Europe, à toute une série de mesures représentant une menace pour les droits humains ».

Le Quotidien / AFP