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Allemagne : les principaux points de l’accord gouvernemental


L'accord est tout de même plus favorable à la CDU d'Angela Merkel qu'au SPD de Martin Schulz. (photo AFP)

L’accord gouvernemental de principe conclu vendredi entre conservateurs et sociaux-démocrates propose notamment de réformer la zone euro mais aussi de limiter l’immigration en Allemagne.

Principal thème de discorde entre les partis dans un pays où l’extrême droite a fortement progressé aux dernières élections, les propositions de l’accord de principe sur l’immigration paraissent favorables aux conservateurs. Ces derniers ont imposé de fixer une limite – chère au parti allié bavarois CSU – au nombre de demandeurs d’asile arrivant annuellement dans le pays, entre 180 000 et 220 000. Le regroupement familial, actuellement suspendu jusqu’à fin mars, va certes pouvoir reprendre comme l’exigeait le SPD. Mais les conservateurs ont obtenu l’instauration d’une limitation à 1 000 personnes pouvant prétendre à ce dispositif chaque mois.

En tant que première économie du continent, l’Allemagne est de longue date pressée par ses partenaires européens de sortir de son silence suite aux propositions de réformes de la France ou de la Commission européenne. Au niveau de l’ensemble de l’UE, fragilisée par le Brexit et la montée des populismes, conservateurs et sociaux-démocrates se disent prêts à augmenter la contribution de l’Allemagne au budget européen. « Nous voulons renforcer financièrement l’UE pour qu’elle puisse mieux assurer ses tâches ». Et le document prévoit de « renforcer » et « réformer » la zone euro avec la France pour la rendre plus résistante aux crises.

Allègement fiscal et meilleure couverture sociale

Pour Lüder Gerken, politologue au Centre d’études sur la politique européenne, la future coalition envoie « un message important en direction des partenaires européens, particulièrement du président français ». Le document n’entre toutefois pas dans le détail des propositions faites par Emmanuel Macron, notamment la création d’un budget de la zone euro, d’un poste de ministre des Finances de l’Union monétaire, voire d’un parlement propre à la zone euro. Ces points seront « examinés ».

Les caisses de l’État n’ont jamais été aussi remplies depuis la réunification, et les partenaires potentiels disposent d’une marge de manœuvre de quelque 45 milliards d’euros à répartir entre investissements et cadeaux fiscaux. Mais l’objectif reste de conserver un budget à l’équilibre, le fameux « Schwarze Null ». Là aussi, le SPD – qui prônait une plus grande justice sociale – n’a obtenu que très partiellement gain de cause.

Sur le plan fiscal, le document précise qu’il n’y aura pas d’augmentations d’impôts pour les plus aisés alors que les sociaux-démocrates demandaient une hausse de 42 à 45% du taux d’imposition maximal. L’impôt de solidarité – payé par les Allemands de l’ouest pour soutenir ceux de l’ex-RDA – sera progressivement supprimé, comme le souhaitait le SPD selon sa cheffe de groupe parlementaire Andrea Nahles. Cela correspond à un allègement d’impôt de 10 milliards d’euros d’ici 2021.

Sur la santé, le SPD a également fait chou blanc : il visait une réduction des inégalités face à l’assurance maladie en Allemagne via la création d’une « assurance-maladie citoyenne », sorte de Sécurité sociale à laquelle tout le monde devrait cotiser. Mais au final, l’accord prévoit seulement que les employeurs participeront davantage au financement des assurances des caisses publiques.

Le Quotidien/AFP