Le gouvernement d’Angela Merkel va durcir les restrictions imposées à la population allemande face à la pandémie de coronavirus et prolonger l’interdiction du public dans les stades de football, que les instances sportives espéraient assouplir.
Les autorités vont en outre renforcer leurs contrôles pour s’assurer que les périodes de quarantaine sont bien respectées. Elles imposeront des amendes si ce n’est pas le cas, selon un projet d’accord négocié par le gouvernement fédéral et les 16 Länder.
Même si la propagation du virus est « actuellement encore nettement plus faible qu’au pic atteint en mars et avril », les autorités pointent le fait que « ces dernières semaines, le nombre d’infections a de nouveau augmenté ». Le pays enregistre environ 1 500 nouveaux cas quotidiennement, au plus haut depuis la fin du mois d’avril. Le record avait été établi à 6 000 début avril.
« Les logements collectifs, les événements, les célébrations et la mobilité liée aux vacances sont particulièrement propices à la propagation du virus », selon le projet d’accord, qui rappelle que « cette augmentation des mois d’été est à prendre particulièrement au sérieux ». L’Allemagne s’attend aussi à une augmentation supplémentaire durant les mois d’automne et d’hiver.
Au moins 50 euros d’amende pour non-port du masque
Des amendes d’au moins 50 euros seront infligées en cas de non-respect du port du masque dans les lieux où il est obligatoire. L’Allemagne va aussi prolonger jusqu’à la fin de l’année l’interdiction de public dans les stades, lieux culturels, festivals ou foires, stipule le projet. Il s’agit d’un coup dur pour les clubs de football du pays, qui espéraient pouvoir commencer à faire partiellement revenir leurs supporteurs dans les stades avec la nouvelle saison sur le point de démarrer.
La Ligue allemande de football, en coopération avec la Fédération, avait ainsi présenté mercredi un projet d’assouplissement des règles destiné à en finir avec les matches à huis clos. Les instances du football proposaient notamment, dans un texte communiqué aux clubs professionnels, des billets nominatifs pour permettre un traçage en cas de contamination.
Le ministre de l’Intérieur et des Sports, le conservateur Horst Seehofer, plaidait lui-même pour un retour des supporters dans les enceintes sportives. Il a finalement été contredit par la chancelière et les Länder. « La population ne comprend pas que beaucoup de personnes puissent se déplacer dans un espace confiné, mais qu’un match de football avec peu de spectateurs espacés les uns des autres ne soit pas possible », a-t-il expliqué jeudi au quotidien Augsburger Allgemeine.
Les rassemblements privés limités à 25 personnes
Le projet d’accord prévoit toutefois « des exceptions » dans les Länder où le taux d’infection est bas depuis au moins une semaine et « si l’on s’assure que les participants proviennent exclusivement de cette région ou de régions voisines » où la propagation du virus serait aussi contenue.
Gouvernement et Länder appellent aussi « les citoyens à maintenir le nombre de personnes avec lesquelles ils ont des contacts aussi bas que possible », à limiter les rassemblements privés à 25 personnes, à respecter une distance minimale de 1,5 mètre et à privilégier les réunions « en plein air ». « Malheureusement, ces dernières semaines ont montré que les fêtes en particulier peuvent propager les infections au sein d’une famille ou dans un cercle d’amis », relève le projet d’accord.
L’Allemagne comptait jeudi 237 936 cas (+1 507 en 24 heures) de Covid-19 et 9 285 décès (+5), selon l’institut Robert Koch. Face à la poursuite de la pandémie, le gouvernement a aussi annoncé mercredi une prolongation des aides aux entreprises et salariés face à l’impact économique, avec notamment une extension du dispositif de chômage partiel à deux ans.
LQ/AFP