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Affaire Polanski : la procédure d’extradition relancée


Le cinéaste est poursuivi aux États-Unis Roman Polanski pour le viol d'une mineure en 1977. (Photo AFP)

La Pologne va rouvrir la procédure d’extradition vers les États-Unis du cinéaste franco-polonais Roman Polanski où il est poursuivi pour le viol d’une mineure en 1977, a annoncé mardi le ministre de la Justice conservateur Zbigniew Ziobro.

Le ministre, qui est aussi procureur général et dont les pouvoirs ont été élargis récemment, a indiqué qu’il allait contester devant la Cour suprême « une décision du tribunal de Cracovie de ne pas remettre M. Polanski aux États-Unis alors qu’il est accusé d’un crime cruel contre un enfant, le viol d’un enfant », a-t-il précisé sur la radio publique.

« Ce n’est pas une surprise pour nous », a réagi un des avocats de Roman Polanski, Jerzy Stachowicz. « On s’y attendait. M. Ziobro a annoncé par le passé qu’il allait le faire. Pour l’instant nous ne pouvons pas commenter, car nous ne savons pas s’il l’a déjà fait ou s’il va le faire. »

Le tribunal de Cracovie avait décidé le 30 octobre dernier de refuser l’extradition de Roman Polanski et le parquet de la même ville avait renoncé fin novembre à faire appel de cette décision. La Cour suprême peut soit confirmer cette décision, soit l’annuler partiellement ou en entier et renvoyer l’affaire devant un tribunal.

En 1977, en Californie, Roman Polanski, à l’époque âgé de 43 ans, avait été poursuivi pour le viol de Samantha Geimer, alors âgée de 13 ans. Après 42 jours de prison, puis sa libération sous caution, le cinéaste qui avait plaidé coupable de « rapports sexuels illégaux » avec une mineure, s’était enfui des États-Unis avant l’annonce du verdict, craignant d’être lourdement condamné. La ligne de défense des avocats polonais consistait à démontrer que la demande d’extradition n’était pas fondée, compte tenu de l’accord passé à l’époque entre le cinéaste et la justice américaine. La défense estime que selon les termes de cet accord, la peine prévue a été purgée par leur client, un point de vue partagé par le tribunal de Cracovie.