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Accord post-Brexit : Ursula von der Leyen n’y croit plus


La cheffe de l'UE est plus que pessimiste, selon les participants du sommet à Bruxelles. (photo AFP)

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a déclaré vendredi aux dirigeants des 27 que les espoirs d’un accord avec Londres sur la future relation commerciale étaient « faibles », ont confié plusieurs participants.

Selon ces sources, Ursula von der Leyen a estimé lors d’un sommet européen à Bruxelles qu’il y avait désormais « plus de probabilité pour un no deal que pour un deal », dans un bref compte rendu de son dîner mercredi avec le Premier ministre britannique. Les propos de la cheffe de l’exécutif européen font écho à ceux de Boris Johnson qui a déclaré jeudi qu’il existait une « forte possibilité » d’échec.

Tous deux ont dîné ensemble mercredi à Bruxelles pour tenter de débloquer la situation. Ils se sont séparés sans terrain d’entente, se donnant jusqu’à dimanche pour trancher sur « l’avenir » des pourparlers. « C’est au moins la dixième fois depuis septembre qu’on nous dit que c’est le moment décisif », a ironisé vendredi un haut responsable européen.

Macron et Merkel boudent

« La seule certitude, c’est le 1er janvier », date à laquelle le Royaume-Uni aura définitivement abandonné le marché unique et l’union douanière.

Ce responsable a par ailleurs révélé que le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel avaient chacun refusé de s’entretenir avec Boris Johnson avant un échange téléphonique lundi dernier entre le Britannique et Ursula von der Leyen. « Nous parlons d’une seule voix », a insisté ce responsable.

Les négociations se poursuivent toutefois à Bruxelles entre l’équipe du négociateur européen Michel Barnier et celle du Britannique David Frost. Londres et Bruxelles butent sur trois sujets : l’accès européen aux eaux britanniques, la manière de régler les différends dans le futur accord et les garanties exigées de Londres par l’UE en matière de concurrence en échange d’un accès sans droits de douanes ni quotas à son marché.

Britanniques « libres et souverains »

Sur ce dernier point, le plus épineux, les Européens souhaitent s’assurer de la convergence avec le Royaume-Uni de leurs normes sociales, environnementales, fiscales ou sur les aides publiques, afin d’éviter toute concurrence sauvage. « Il est normal que les concurrents de nos propres entreprises soient exposés aux mêmes conditions sur notre propre marché », a expliqué Ursula von der Leyen lors d’une conférence de presse.

Elle a précisé que les Européens ne comptaient pas obliger le Royaume-Uni à s’adapter à chacune de leurs évolutions législatives au fil du temps. Les Britanniques (qui ont officiellement quitté l’UE le 31 janvier dernier) « resteraient libres, souverains, de décider de ce qu’ils veulent faire. Nous adapterions simplement les conditions d’accès à notre marché » en fonction de leur décision, a-t-elle expliqué.

Sans accord de libre-échange avec Bruxelles au 31 décembre, les échanges entre Londres et l’UE, son principal partenaire, se feront selon les règles de l’Organisation mondiale du commerce, synonymes de droits de douane et de quotas.

LQ/AFP

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