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Vin : 2021, l’ascenseur émotionnel au Luxembourg


Il a fait beau, parfois, sur les vignes de Remerschen!

Une météo assez exécrable, quelques crises dont on se serait bien passé, mais aussi de très bonnes nouvelles comme le retour réussi des grands événements : il y avait un peu de tout, en 2021 !

Lundi 25 janvier : L’hiver est très froid. Pendant plusieurs journées, le thermomètre tombe à -10 °C. Les précipitations sont nombreuses, la neige s’invite.

Samedi 13 février : L’Institut viti-vinicole de Remich annonce que les ventes ont diminué de 18 % en 2020, ce qui n’est finalement pas si mal compte tenu des circonstances. Plus surprenant, l’export a grimpé de 2,9 %. Cela s’explique : d’une part les statistiques sont établies sur 12 mois entre le 31 juillet et le 1er août et, d’autre part, les vins d’entrée de gamme vendus dans les grandes surfaces belges par Vinsmoselle ont beaucoup progressé lors du confinement.

Jeudi 18 février : Lancement du portail via Mosel’, porté par le Groupement d’intérêt économique européen Terroir Moselle. Sous l’angle de l’architecture viticole, il propose un recensement passionnant des plus beaux villages et bâtiments de toute la rivière : du Toulois français jusqu’à sa confluence avec le Rhin. Une belle idée transfrontalière!

Mercredi 24 février : alors qu’il faisait -10°C il y a un mois, le mercure affiche désormais plus de 20° C. Le franchissement de cette barre symbolique est considéré comme le début de l’été météorologique. Difficile de nier le dérèglement climatique.

Samedi 27 février : L’affaire Luxair peine l’ensemble de la Moselle. Plutôt que de servir des bulles élaborées au Luxembourg par Vinsmoselle ou Bernard-Massard, la compagnie aérienne nationale propose désormais un mauvais mousseux français. Luxair a demandé aux Luxembourgeois de s’aligner sur le prix ridicule de ce vin bas de gamme, ce qu’ils ont refusé.

Samedi 3 avril : L’office régional du tourisme Visit Moselle annonce que l’activité touristique a baissé de 60 % en 2020. «La plus grave crise touristique depuis la guerre», souffle le président Gilles Estgen. Néanmoins, le tourisme actif a cartonné. Les compteurs placés sur les sentiers de randonnées ont montré un doublement de la fréquentation en 2020 par rapport à 2019 et plus de 40 000 cyclistes ont profité des routes réservées aux vélos lors du Vëlosummer.

Mercredi 7 avril : Avec la réouverture des terrasses, c’est un certain retour à la normalité qui se dessine. Les règles seront strictes, mais on trinque à nouveau… bien emmitouflé : les températures sont négatives. Dans les vignes, les bourgeons viennent de sortir, mais les feuilles ne sont pas encore déroulées. Le Luxembourg, contrairement à beaucoup d’autres vignobles européens échappe à la catastrophe. Cela s’est joué à quelques jours…

Vendredi 30 avril : Bernard-Massard vient de fêter son centenaire! La cave de Grevenmacher sort pour l’occasion un nouveau crémant, baptisé «1921». En 1971, pour son cinquantenaire, Bernard-Massard avait créé sa Cuvée de l’Écusson.

Jeudi 6 mai : Le Concours des crémants de France et du Luxembourg reste cette année encore au cœur des régions. Les Luxembourgeois se retrouvent donc à l’Institut viti-vinicole pour déguster les échantillons à l’aveugle. Arno Bauer, maître de chai des caves Gales, Saint-Martin et Krier Frères peut avoir le sourire : ses crémants ont obtenu la moitié des médailles.

Dimanche 23 mai : Puisque l’État permet désormais d’ouvrir les Wäistuff aux tables de 4 personnes, le Wine, Taste, Enjoy peut avoir lieu après une année blanche. Ces portes ouvertes sont un grand succès populaire chez les 26 vignerons participants.

Mardi 25 mai : Jean-Paul Krier (domaine Krier-Bisenius, à Bech-Kleinmacher) étiquette le premier Pet Nat luxembourgeois. Ce vin pétillant ne contient que du raisin et un peu de levure, rien d’autre. «Impossible de faire plus naturel!», apprécie le vigneron bio.

Jeudi 3 juin : Le ministère de l’Agriculture et le Fonds national de la recherche s’allient pour inciter les scientifiques à lancer des programmes de recherche dans le vignoble luxembourgeois. L’adaptation au réchauffement climatique, la protection des ressources (notamment l’eau) et de la biodiversité, la sécurité alimentaire… voilà quelques-uns des thèmes qui les intéressent.

Jeudi 1er juin : Après une longue période humide et fraîche, il fait enfin chaud sec : jusqu’à 32 °C le jour et 25 °C la nuit. L’été s’annonce, la fête nationale aussi : c’est le moment pour les vignes de lancer leurs premières fleurs! Un marqueur qui arrive avec près de trois semaines de retard par rapport aux années précédentes, mais dans la moyenne des 50 dernières années.

Vendredi 18 juin : Le Concours mondial de Bruxelles devait avoir lieu à Brno (République tchèque) mais la pandémie l’a incité à se rabattre sur Luxembourg, plus facile d’accès. Pas moins de 9 060 vins sont dégustés au Parc Hôtel Alvisse lors d’un week-end très encadré.

Jeudi 1er juillet : Yves Sunnen, sa sœur Corinne et sa nièce Marie célèbrent le 20e anniversaire de la conversion du domaine en bio. Le domaine Sunnen-Hoffmann est le premier producteur bio du pays. Il travaille aujourd’hui 9,5 hectares.

Samedi 10 juillet : Catastrophe pour Henri Ruppert (Schengen). La vigne de pinot noir qui lui permet de produire son Ma Tâche, un vin splendide, a dévalé le Kreitzberg à Remeschen. À qui la faute? Aux intempéries mais aussi à un remembrement visiblement mal fait. Près de 3 000 m² de terre ont glissé sur la couche d’argile souterraine, creusant une dépression de 5 m sur la ligne de fracture. Les vignes voisines, travaillées par le domaine Claude Bentz (Remich) sont également touchées. Il va falloir tout arracher pour réaménager l’endroit. Dur…

Mardi 13 et mercredi 14 juillet : D’énormes orages s’abattent sur la Grande Région. Echternach et Vianden sont évacués mais le Luxembourg a de la chance. En Belgique, ces inondations sont les plus meurtrières de l’histoire du pays. En Allemagne, plusieurs vignerons de la vallée de l’Ahr ont tout perdu : caves détruites, vignes arrachées…

Mardi 3 et mardi 17 août : Répondant à l’appel de Terroir Moselle, les vignerons luxembourgeois viennent en aide à leurs collègues allemands de l’Ahr. Ils donnent un coup de main dans les vignes, livrent du matériel du cave pour remplacer ce qui a été détruit et offrent du vin qui sera vendu au profit des sinistrés. Des vignerons français et allemands étaient aussi en renfort.

Samedi 14 août : Enfin une journée estivale. Il fait sec et 30° C. Mais ça ne dure pas, il pleut à verse le 23… Malgré tout, le mois d’août comptera trois semaines relativement belles, les vignes rattrapent une partie de leur retard.

Samedi 4 septembre : La cave Vinsmoselle de Grevenmacher a 100 ans. En son honneur, la coopérative a sorti dans l’année une bouteille de pinot gris reprenant les anciens codes de l’étiquette.

Lundi 13 septembre : Tout n’allait pas si mal jusque-là… mais la pluie fait son retour au mauvais moment. L’eau fait gonfler les raisins jusqu’à en faire éclater certains, créant ainsi des foyers de pourriture. Les vignerons savent qu’ils vont devoir en tenir compte pour établir le calendrier des vendanges. Ces dernières années, à cette même date, tout le monde récoltait depuis une dizaine de jours.

Lundi 20 septembre : Les premiers vendangeurs partent récolter les raisins qui produiront les crémants. Dès le premier jour, c’est très clair : il va falloir être rigoureux pour éliminer toutes les grappes malades. Les vendanges 2021 ne seront pas une partie de plaisir… Beaucoup de vignerons tirent déjà un trait sur la production de vins rouges (Alice Hartmann, Henri Ruppert, Cep d’Or…), jugeant les maturités insuffisantes. Les pinots noirs partiront dans les crémants rosés.

Mardi 28 septembre : Le ministère de l’Agriculture réitère sa collaboration avec l’Adem pour trouver des saisonniers locaux. L’initiative avait été mise en place l’année dernière pour limiter le risque d’une fermeture des frontières. Plus d’une trentaine de vendangeurs ont ainsi été recrutés sur place.

Vendredi 22 octobre : Vinsmoselle inaugure l’extension de sa cave de Wellenstein. Les 2 800 m² supplémentaires permettent de faciliter la production des crémants. Ils seront toujours élaborés et embouteillés à Wormeldange, mais le stockage et le dégorgement auront lieu ici. Les lignes d’automatisation ont également été modernisées. L’investissement est important : 3 millions d’euros pour le bâtiment et 1,5 million pour les machines.

Lundi 25 octobre : La plupart des vignerons en terminent avec les vendanges. Un soulagement tant ça a été difficile. Ils sont pourtant souvent surpris par la qualité des moûts. Il y a plus d’acidité que ces dernières années, ce qui n’est pas mauvais pour les vins blancs et, du fait qu’ils sont moins sucrés, la question de la charge en alcool ne se pose pas. Le millésime promet d’être plus classique, dans un tout autre style que 2018 ou 2020.

Samedi 13 novembre : Grosse colère sur la Moselle. Des vignerons en visite au pavillon luxembourgeois de l’Exposition universelle de Dubai constatent que les vins rigoureusement sélectionnés à l’aveugle pour représenter le Grand-Duché au Schengen Lounge sont en minorité sur la carte. Ils sont de surcroît mis en concurrence avec des vins 40 % moins chers. Drôle de Nation Branding…

Lundi 15 novembre : L’appellation Crémant de Luxembourg célèbre son trentenaire, une initiative validée par l’engouement populaire. La preuve : si les ventes ont logiquement baissé l’année dernière, elles ont déjà nettement redressé la pente en 2021. Lors d’une année classique, on en boit 3 millions de bouteilles, 1 million de plus qu’en 2020.

Vendredi 19 novembre : La fête des Vins et Crémants se tient dans de grandes tentes sur le Glacis. Pendant trois jours, une cinquantaine de vignerons font déguster leurs vins à un public cosmopolite. Le succès est spectaculaire : il y avait foule!

Vendredi 3 et samedi 4 décembre : Malgré un timing très serré, l’office régional du tourisme Visit Moselle a mis en place un magnifique événement : le Wine, Lights, Enjoy. Pendant deux soirées, un parcours de 4,5 km dans les vignes entre Wormeldange et Ahn a permis de déguster les vins de 17 vignerons dans un cadre féerique. Tout le coteau était illuminé par des jeux de lumières spectaculaires : vivement la prochaine édition, les 2 et 3 décembre 2022!

Les intempéries et un remembrement mal fait ont provoqué un grave glissement de terrain sur le Kreitzberg. Photo : erwan nonet
Les vendangeurs en ont bavé, cette année. Photo : erwan nonet

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