Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La réalité virtuelle ne cesse d’attirer de nouvelles âmes en quête d’immersion. Parmi elles, une fratrie de quatre frères et sœurs, dont l’aîné, Jonathan, assure le poste de capitaine. Il nous raconte son histoire.
Jonathan Lagarmite est étudiant en droit à l’UCLouvain, en Belgique. Un beau jour d’avril, après un court passage chez le coiffeur, il tombe par le plus grand des hasards sur les locaux de Zero Latency, à Mersch. Sa curiosité le titille et le pousse à franchir les portes d’un monde qui lui était encore inconnu: «Au départ, j’ai cru que c’était un bureau, mais j’ai rencontré Daniel Castro, qui s’est avéré être le gérant des lieux. Il m’a expliqué le concept de la réalité virtuelle que je connaissais déjà, même si je n’en avais jamais vu ni pratiqué», relate-t-il. Ses pulsions de gamer l’envahissent à la vue de ces jeux vidéo, tous plus attrayants les uns que les autres. Toutefois, une des franchises vantées par Daniel lui tape dans l’œil: «Il m’a dit qu’il avait un jeu compétitif que je pouvais essayer. J’ai toujours aimé la concurrence dans les jeux vidéo, donc je l’ai testé.»
Avec un système de tir à la première personne, de prises d’objectifs et d’évolution à travers plusieurs environnements, Sol Raiders dispose de tous les éléments que Jonathan convoite dans un jeu. Une trentaine de minutes et quelques kills plus tard, le jeune étudiant est conquis. Jamais, du haut de ses 26 ans, il n’avait connu une telle expérience en termes d’immersion et d’intensité. Et ce, malgré les heures passées sur Call of Duty, Fifa ou encore Fortnite. Cependant, Jonathan n’est pas le seul séduit par cet essai. Il constate que Daniel, depuis son poste de contrôle, est impressionné par la performance : «Il a très vite remarqué que j’étais assez doué et il m’a proposé de participer à un tournoi sur le même jeu prochainement. Il voulait me voir avec une équipe de quatre», se souvient-il, la voix égayée. Ni une, ni deux, son choix de partenaires était fait.
La famille, c’est sacré
«J’ai immédiatement pensé à mon frère et à mes sœurs, donc je suis rentré à la maison pour leur expliquer ma découverte et le soir même, on est allé jouer», narre Jonathan, qui se souvient parfaitement de la réaction de Daniel à la vue de la fratrie : «C’était assez marrant, quand il nous a vus, il était étonné. Il m’a demandé pourquoi j’avais apporté des gosses».
Chez les Lagarmite-Closter, le gaming c’est dans le sang. Malgré les années d’écart, Jonathan a partagé de nombreux jeux avec son frère Alan (21 ans) et ses deux sœurs, Syméria (14 ans) et Cyane (12 ans). «Notre frère nous a carrément construit des ordinateurs à tous les quatre», ajoute-t-il. Naturellement, Sol Raiders s’est avéré être un parcours de santé pour les quatre Luxembourgeois, qui se sont finalement inscrits au tournoi sous l’appellation 4Blood : «On est quatre, on est le sang, et on vient pour du sang», éclaircit Jonathan. Malgré le talent inné de chacun, il ne fallait pas lésiner sur la stratégie. La fratrie s’est donc emparée d’un stylo pour reproduire les cartes du jeu sur une feuille et ainsi élaborer des combinaisons pour le tournoi.
Pari gagnant, puisque les 4Blood ont survolé la compétition en battant les huit équipes en lice: «On a ce lien familial qui nous permet de vraiment bien jouer. On communique peu, on sait le rôle qu’on a. L’expérience était unique et les équipes étaient exceptionnelles. On a gagné tous nos matchs», se réjouit encore Jonathan, pour qui l’expérience a été «l’une des meilleures de (sa) vie». Depuis, la fratrie n’a plus énormément de temps à accorder à la réalité virtuelle, mais elle espère que Damien porte le projet d’une ligue E-Sport: «On a déjà notre place», conclut le capitaine des 4Blood, qui ne remerciera jamais assez l’équipe de Zero Latency, qu’il considère comme sa «deuxième famille»
