Plus de 200 réfugiés ont découvert le monde du travail luxembourgeois grâce au projet Connections de l’ASTI.
Le moment est solennel. Mardi midi, au siège de l’Adem à Luxembourg, plusieurs dirigeants d’entreprises se sont vu remettre un certificat de participation au projet Connections, lancé en mars 2016 par l’ASTI, en présence de Nicolas Schmit, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire, d’Isabelle Schlesser, la directrice de l’Adem, et de Laura Zuccoli, la présidente de l’ASTI.
Financé par l’Œuvre nationale de secours Grande-Duchesse-Charlotte (appel mateneen) et reconnu comme formation des adultes par le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Connections est «un projet qui vise à intégrer les demandeurs de protection internationale (DPI) et les bénéficiaires de protection internationale (BPI) sur le marché de l’emploi, rappelle Laura Zuccoli. Connections prépare les réfugiés à l’emploi».
Et ceci en suivant quatre axes : une évaluation des compétences sur la base d’un entretien individuel qui permet de déterminer le parcours professionnel et éducatif des candidats; des séances d’information au sujet de l’histoire et la composition de la société luxembourgeoise, de l’équivalence des diplômes, du contrat d’accueil et d’intégration…; des ateliers spécialisés utiles pour rédiger un CV, savoir se présenter à un entretien d’embauche, se préparer au stage en entreprise…; un stage en entreprise non rémunéré d’un maximum de 240 heures.
Au total, 270 demandeurs ou bénéficiaires de protection internationale se sont inscrits à Connections, 153 personnes ont participé à l’une des 14 séances d’information, 102 personnes ont pris part à au moins un des six ateliers proposés, 65 DPI ou BPI ont effectué un stage au sein de l’une des 53 entreprises qui soutiennent le projet Connections. Et pour une quinzaine d’entre eux, cela a abouti à un emploi stable.
«Une chance d’accueillir des réfugiés»
«Nous avons accueilli deux réfugiés en stage chez nous, indique Marc Jacobs, qui gère deux start-up à Foetz (Funcoats et Apemco). Et nous avons embauché l’un des deux. C’est un Syrien hautement qualifié en design de machine et aujourd’hui c’est un employé comme un autre chez Apemco.»
Lors de cette cérémonie, Nicolas Schmit a salué cette initiative de l’ASTI et l’implication des sociétés luxembourgeoises : «Ce projet tient grâce aux entreprises. Elles donnent une chance à quelqu’un de découvrir l’emploi et le marché du travail luxembourgeois.»
Car pour le ministre du Travail «c’est une chance et un honneur pour nous d’accueillir des réfugiés. Ils ont énormément de compétences, la volonté de s’intégrer, de refaire leur vie et d’apporter quelque chose à notre pays. Ce projet doit se poursuivre et s’amplifier.»
Dans ce sens, l’Adem, qui collabore au projet Connections de l’ASTI, a également mis en place une cellule pour les bénéficiaires de protection internationale (personnes qui ont obtenu le statut de réfugiés) avec notamment un pool d’évaluation des compétences des BPI auquel les entreprises peuvent participer. Elle s’occupe actuellement de 667 BPI. Car, comme le souligne Nicolas Schmit, «le travail est la première grande étape de l’intégration».
Guillaume Chassaing