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Un lien entre trois quartiers et un trait de désunion


La capitale vient de présenter l’avant-projet de construction d’une passerelle entre le Cents et Weimershof, au-dessus de Neudorf.

L’affaire était revenue plusieurs fois sur le tapis lors des derniers conseils communaux. Les échevins se sentaient mis à l’écart de la réflexion autour de la passerelle reliant le Cents à Weimershof. Invariablement, la bourgmestre, Lydie Polfer, répondait qu’en l’état actuel, il n’y avait rien à présenter, mais que, dès que l’avant-projet serait sur la table, tout le monde en serait informé.

Mardi, et encore hier, la bourgmestre et la première échevine, Sam Tanson, se sont rendues au Weimershof et au Cents pour présenter et défendre le tout neuf avant-projet.

Celui-ci diffère en de nombreux points de celui qui avait été envisagé, puis abandonné, en 2009. La nouvelle passerelle n’enjamberait plus la vallée au niveau de l’église de Neudorf, mais passerait plus bas, vers l’école, au niveau de la Coque. « Elle sera donc plus courte et comportera moitié moins de piliers (4 contre 8) », précise l’élue. Elle serait aussi beaucoup moins chère, la facture passant de 19 à 11,7 millions d’euros.

L’idée même de ce pont est de relier trois quartiers très proches mais qui ne sont pas connectés entre eux à cause de la vallée du Neudorf, un sillon profond d’une cinquantaine de mètres. « Avec la passerelle, les habitants de Neudorf et du Cents pourraient rejoindre plus facilement le Kirchberg et ses infrastructures culturelles (NDLR : la Philharmonie, le cinéma…), sportives (la Coque) et commerciales (Auchan, les restaurants…). Et comme le Cents possède une vie associative très riche, tout le monde profiterait de la passerelle », soutient l’écologiste.

Sam Tanson ne cache pas son enthousiasme, même si elle ne manque pas de relever que tout reste encore à faire. « C’est une proposition très intéressante, nous en discutons et nous tirerons les conclusions de ces réunions », prévient-elle. Le dossier reste donc ouvert, y compris sur des questions telles que la localisation de la passerelle ou sa construction.

« Je comprends les habitants »

Si Sam Tanson prend des pincettes, c’est qu’elle sait que l’idée de la passerelle ne fait pas l’unanimité au sein de la population de la capitale, surtout sous le pont à Neudorf. « Je comprends les habitants, mais il est absolument exclu que le pont surplombe des maisons habitées (NDLR : la Ville les a déjà achetées), affirme-t-elle. On ne peut toutefois pas nier que ce ne sera pas très agréable pour ceux qui habitent juste à côté. »

Elle sait également qu’à Neudorf, les travaux à venir sont nombreux, « entre les canalisations à refaire et le nouveau PAP de l’ancienne brasserie Funck ». Pour autant, aucune alternative proposée par le syndicat de Neudorf ne l’a convaincue. Celle des ascenseurs sur chaque versant non plus : « Cela ferait deux chantiers et cela ne résoudrait pas le problème. Le résultat ne serait vraiment pas pratique. »

Bref, rien n’est encore décidé et tout reste à venir. D’ailleurs, Sam Tanson se refuse catégoriquement à imaginer un début de calendrier. Tout au plus, précise-t-elle, de tels travaux devraient durer deux ans.

Erwan Nonet