La réinsertion des détenus par le travail est un des objectifs majeurs de la réforme pénitentiaire. Y compris en détention préventive, comme à Sanem.
Dans une question à la ministre de la Justice, le député Pim Knaff (DP) s’est inquiété du fait que les détenus préventifs n’avaient pas la possibilité de travailler au nouveau centre pénitentiaire Uerschterhaff (CPU). Ce qui limiterait, par conséquent, leurs chances de réinsertion. En réponse, la ministre Sam Tanson a tenu à rassurer : «Chacun des trois centres pénitentiaires du Luxembourg contribue, à son niveau, et en fonction de sa destination et son mode de fonctionnement, à la réalisation globale de cet objectif» inscrit dans la réforme pénitentiaire de 2018.
C’est pourquoi, poursuit la ministre, «le CPU a créé un service Travail en engageant une personne à plein temps en charge de la recherche et de la création de postes». Elle précise qu’actuellement douze personnes en détention provisoire travaillent à la cuisine centrale. Il est envisagé de porter ce nombre à quatorze, «dans un avenir proche et dans la mesure du possible». En outre, indique Sam Tanson, «douze autres postes, consistant en des travaux de nettoyage et en d’autres travaux nécessaires au bon fonctionnement des services, ont été créés». Et avec l’ouverture progressive de deux autres sections de détention, ajoute-t-elle, ce sont encore douze postes supplémentaires qui sont prévus.
Au 6 février, selon les derniers chiffres, 23 prévenus occupaient un emploi dans la prison et 27 sur 161 détenus se trouvaient sur liste d’attente, «dont 12 ne seront pas éligibles en raison de leur parcours disciplinaire». À terme, dès lors que les quatre sections seront opérationnelles, le CPU disposera de 36 salles polyvalentes dans lesquelles différentes activités seront proposées, avec par exemple la production de produits détergents et ménagers à l’usage du CPU. Autant de tâches et occupations «prestées par les prévenus contre rémunération», souligne Sam Tanson.