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Trois bonnes raisons d’aimer Esch-Centre !


Le café Casablanca, comme un air de Café de Flore à Esch-sur-Alzette (Photo Julien Garroy).

Esch-sur-Alzette est grise, mal fréquentée et moche. Voilà pour les clichés, répandus dans «le reste du Grand-Duché». Sauf qu’une simple promenade dans le centre d’Esch (on exclut Belval pour jouer le jeu à fond) suffit à prouver le contraire. Et à aimer Esch, quand on la connaît un peu mieux encore! C’est l’été, on en profite…

I. Esch-sur-Alzette la baroque

«Qui surprend par son caractère inattendu, bizarre, ou par son comportement original, excentrique», dit le Larousse à propos de l’expression «baroque». Voilà qui convient bien à Esch, à contrepied d’un Luxembourg parfois trop prévisible et propret. Surprenante, Esch l’est à coup sûr!

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On passe d’une atmosphère industrielle (ce train qui surplombe la ville à la façon du métro de Chicago), aux rues classiques (ces belles bâtisses du XIXe siècle héritées des ingénieurs de la sidérurgie, tel le Conservatoire), à l’architecture la plus moderne : la passerelle blanche qui relie le Galgenberg (hauteur de Esch) à la gare, ou encore le tribunal de Paix qui fait l’angle (c’est le cas de le dire!) avec la place de l’Hôtel-de-ville.

Rue de l'Alzette, une façade néo-classique en pierre de taille et brique rouge (Photo : HG).

Rue de l’Alzette, une façade néo-classique en pierre de taille et brique rouge (Photo : HG).

La vraie claque architecturale se trouve dans la longue avenue piétonne de l’Alzette… il suffit de lever le nez pour en prendre plein les yeux. On passe d’un style à un autre en fonction des numéros : au n° 5-9, voici l’imposante Maison Sichel, caractéristique de l’architecture historicisme, flanquée de ses deux tours. Ce mouvement du XIXe siècle consistait à piocher dans le passé divers éléments esthétiques… on est servi! Au n° 61 (photo ci-dessous), on tombe sur un bel exemple d’architecture Art nouveau.

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L’école de Nancy a essaimé à l’international : il s’agit d’imiter la nature, avec des ouvertures tout en courbe et des motifs floraux délicats sur les ferronneries comme aux corniches… Au n° 90, on peut admirer la superbe façade néoclassique d’un immeuble de pierre de taille blanche et de brique rouge. Ici, tout n’est que lignes et respect des proportions… so British. Ces numéros ne constituent que quelques exemples, mais l’Office de tourisme eschois propose carrément une balade thématique sur l’architecture, à faire (tél. : 54 16 37)!
II. Esch-sur-Alzette la dolce vita

Celui qui revient d’Italie est déprimé de ne plus trouver de vrais bons cafés… Sauf à Esch, bien sûr. Des vrais ristretto, où la moindre goutte s’apprécie comme un élixir, immigration transalpine oblige. Citons les terrasses du café News (aux couleurs du Milan AC), du café Italia et surtout du Babbocaffe. Au Babbo, le patron va jusqu’à torréfier son café dans la boutique. Difficile de résister à la bonne odeur qui s’y échappe, rue des Remparts.

Le Babbo café, incontournable pour les amateurs ! (Photo : HG).

Le Babbo café, une bonne adresse pour les amateurs ! (Photo : HG).

Parmi les autres cafés sympa, citons :
• Les incontournables :
× Le Casablanca et ses faux airs de Café de Flore, tout de bois et de zinc, avec la possibilité de déguster toutes les gammes de la fameuse bière Battin (née à Esch en 1937) à la pression. Et surtout la possibilité de rencontrer le tout-Esch, du pharmacien aux thésards en passant par le cycliste plongé dans L’Équipe…
× Le Pitcher : branché, faussement désinvolte, très chaleureux surtout. Il paraît qu’on y croise quelques gens de presse… Promis, ce n’est pas nous!
× Le Diva : nouveau lieu qui ressuscite une légende (l’ancien café Diva) à l’angle de la rue Dicks. C’est franchement réussi, tant pour l’ambiance post-industrielle (bois et brique) que pour la carte. Grosse recommandation pour les mojitos.

Le cuisinier du Diva prend la pose pour l'article... un endroit tellement sympa (Photo : HG).

Le cuisinier du Diva prend la pose pour l’article… un endroit tellement sympa (Photo : HG).

× Le Rex : puisqu’il a la terrasse la mieux exposée au soleil de midi et qu’on y écoute le rock’n’roll de la radio belge Classic 21!
•Les insolites :
× Le Escher café, rue du Clair-Chêne, est un hit absolu. Bière de microbrasserie, produits locaux et bios, ambiance chaleureuse et piste de jeu de quilles revisitée aux goûts du jour.
× La terrasse de l’auberge de jeunesse, boulevard Kennedy à une quinzaine de mètres de haut, d’où l’on entend le brouhaha de la ville avec une vue… sur la forêt.

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× Les glaces au yaourt de la Pizzeria Enzo : à tomber, et pas que l’été!
× Le café-lecture de la librairie Diderich : il s’agit bien d’une libraire, où l’on peut acheter ses livres (avec des bons conseils) de façon conventionnelle ou… prendre un verre (café latte, etc.) en bouquinant une sélection mise à la disposition par les propriétaires. Chouette!
× La terrasse toute en bois du camping du Galgenberg (esprit de vacances garanti), ou plus haut encore, le bar du très chic Seven hôtel, avec une sélection de cocktails et de Gin impressionnante. Et si vraiment il est tard, à tel point que c’est en fait le matin, vous pouvez prendre un petit-déjeuner buffet digne d’un brunch américain (salé, sucré, tapas, charcuterie, jus frais…)!

La terrasse du camping d'Esch, toute en bois, un air de vacances délicieux (Photo : Isabella Finzi).

La terrasse du camping d’Esch, toute en bois, un air de vacances délicieux (Photo : Isabella Finzi).

× Les nombreuses enseignes portugaises et brésiliennes qui jalonnent la ville… Il suffit de regarder les drapeaux à l’entrée. Honnêtement, tant qu’à prendre un verre, autant y manger. Nous recommandons O’Forno (service irréprochable), Opus de la mer, et en plus accessible, la francesinha de Jorge au café Arc en Ciel.
Et puisque nous citons quelques restaurants, Esch compte aussi parmi les meilleures tables françaises du pays : La Maison Lefèvre (moderne-classique), le Postkutch (quel plateau de fromages…) ou encore l’Acacia. Et enfin Favaro, en cuisine italienne et européenne, dont la réputation n’est plus à faire.

Hubert Gamelon

III. Esch la verte

Esch traîne l’image d’une ville grise. Ce qui est faux, quand on y regarde de plus près!
En réalité, Esch est surtout verte. C’est d’ailleurs pour ça que la sidérurgie a pu s’y installer, d’un point de vue historique… avant l’utilisation du coke (charbon de terre boosté), les petites forges avaient besoin de bois.

Les grands arbres de la rue du Fossé... un exemple parmi d'autres d'Esch la verte (Photo : HG).

Les grands arbres de la rue du Fossé… un exemple parmi d’autres d’Esch la verte (Photo : HG).

Grands arbres, parcs et animaux

Des poumons verts agrémentent ainsi le centre : parc Laval, alentours boisés du cimetière, du centre hospitalier, de l’église Saint-Henri, etc. Les grands arbres le long de la rue du Fossé ou de la rue Mayrisch correspondent (bien malgré leur âge!) à une politique moderne de verdure en ville, pour lutter contre les îlots de chaleur.

À l'Ellergronn, un gros poumon d'air frais ! (Photo : archives Editpress).

À l’Ellergronn, un gros poumon d’air frais ! (Photo : archives Editpress).

Surtout, le parc du Galgenberg (en haut, via la passerelle) et la réserve naturelle Ellergronn (en bas, via les Terres Rouges et la rue Jean-Pierre-Bausch) correspondent à des étendues de nature rares pour une ville de 34 000 habitants! Le parc du Galgenberg renferme des jardins à la française, dans un agencement typique de la Belle Époque (fin du XIXe-début XXe), de vastes espaces de jeu, des serres botaniques et encore l’incroyable parc animalier (Déierepark).
L’Ellergronn s’étend sur 110 hectares à lui seul. La zone renferme des écosystèmes variés (étangs, pelouse sèche, hêtraie, carrière calcaire, etc.), si bien dépeints par l’artiste Eugène Mousset (1877-1841) ainsi que des bois nobles (Eller = aulne en luxembourgeois). Renseignements sur les promenades au centre nature et forêt, tél. : 26 54 42-1.