Le ministre du Développement durable et des Infrastructures a tenu à mettre sur la table, mercredi, une question assez taboue : la pertinence de maintenir la règle des congés collectifs lorsqu’il s’agit de construire ou adapter les infrastructures routières.
«On nous empêche très souvent de mener des travaux en août, alors qu’il s’agit précisément de la meilleure période. Le trafic n’est jamais aussi bas et les chantiers dérangeraient donc beaucoup moins d’utilisateurs. Et avec le beau temps, ils avanceraient vite. La situation actuelle est aberrante.»
Le problème s’est posé récemment sur la B7 (le contournement d’Ettelbruck). La nécessité de remplacer un joint de dilatation sur un ouvrage d’art a imposé de fermer à la circulation cet axe très fréquenté, ce qui a engendré d’énormes bouchons et la saturation totale des itinéraires bis. «Aujourd’hui, on nous reproche d’avoir fait ces travaux, mais les gens ne savent pas que nous avions demandé l’autorisation de mener ce chantier en août et qu’elle nous a été refusée !», lance le ministre.
Pour obtenir une autorisation exceptionnelle, il faut porter sa requête devant une commission dans laquelle siègent des représentants du ministère du Travail, des syndicats et du patronat. Cette instance donne ensuite son avis au ministre du Travail qui, immanquablement, valide le choix de la commission. «Il faut repenser le mode d’obtention des autorisations de travail, martèle François Bausch. La situation actuelle n’est pas raisonnable : elle nous coûte davantage d’argent et d’encombrements sur les routes.»
Erwan Nonet