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Tram : des sols made in Foetz


"C'est une grosse fierté de participer à ce projet. Qui plus est, il est amené à prendre davantage d'envergure et nous en sommes ravis !", se réjouit Alessandro Picedi, directeur général de Mondo. (photo Isabella Finzi)

Lorsque vous voyagerez à l’intérieur du tram, vous marcherez sur un sol «made in Luxembourg» produit par l’usine Mondo, rien de moins que le spécialiste mondial en la matière.

Qu’y a-t-il de commun entre les trams de Luxembourg, Bruxelles, Nice, Nantes, Berlin, les métros de Turin, Milan, Paris, Amsterdam, Valence, Stockholm, Istanbul, Riad, Tokyo, Pékin, Shanghai, Mumbai, Delhi, Singapour, Los Angeles, New York, Mexico, São Paulo, les trams-trains de Munich, les TER de la région parisienne, les trains de l’East Japan Railway, des CFL, de la SNCF, de la SNCB ou de la DB ?

Eh bien, tous les sols posés à l’intérieur de ces rames sont sortis de l’usine Mondo, à Foetz, un des grands spécialistes mondiaux des revêtements de sol en caoutchouc dans le domaine ferroviaire et les équipements sportifs.

Arrivé dès 1979 à Esch, Mondo a été l’une des premières usines à s’implanter à Foetz. Elle fait partie d’un groupe italien fondé en 1948 par la famille Stroppiana. Actuellement, Mondo compte cinq unités de production de sols en caoutchouc. Outre le Luxembourg, elle est également présente en Italie, en Chine ou en Espagne, mais c’est à Foetz que les sols pour les trains et les trams sont fabriqués.

L’air de rien, la technicité de ces produits est particulièrement élevée. «Nous devons développer de hautes propriétés de résilience, de confort et de durabilité, tout en proposant des couleurs et des designs avenants», explique Alessandro Picedi, directeur général flooring. «Notre particularité, justement, est de ne pas avoir de produits standard sur catalogue : ils sont tous réalisés sur mesure selon les désirs des clients.» Mondo s’est notamment fait une spécialité de l’incrustation de motifs et de logos au cœur de la matière. «Nous sommes les seuls à pouvoir le proposer.»

Pas moins d’une vingtaine de composants entrent en compte dans la fabrication de ces sols. Et évidemment, Europe oblige, le caoutchouc des trams luxembourgeois sera conforme aux normes continentales, qui sont «les plus sévères au monde». Résistance à l’usure, au feu, pas de dégagement de fumées toxiques en cas d’incendie… Il faut sans cesse faire progresser les caractéristiques de ces produits. «Les normes évoluent souvent et toujours dans le sens d’une plus haute complexité, ce qui est évidemment une très bonne chose, souligne Alessandro Picedi. Il faut donc que nous soyons constamment à jour, notre but est même de devancer les futures normes.»

D’un effet marbré à un aspect granité

Concrètement, les clients de l’entreprise sont les grands fabricants de matériel roulant que sont Alstom, Bombardier ou CAF, qui fabrique les trams luxembourgeois. Ce sont eux qui font ensuite le lien entre les designers qui imaginent l’intérieur des rames et l’usine qui produit les sols. Et les desiderata peuvent changer en cours de route. «Il faut être flexible et réactif», sourit Alessandro Picedi.

À Luxembourg, par exemple, les premières idées portaient sur un revêtement de sol faisant penser au bois. Mais lorsque la maquette qui a été exposée au Kirchberg a été fabriquée, Luxtram s’est rendu compte que cet aspect ne s’associait pas très bien avec celui des sièges. Qu’à cela ne tienne, après un coup d’œil sur les motifs envisageables, il est rapidement décidé que le motif du sol prendra plutôt le style d’un granit bleu.

Certes, la commande luxembourgeoise n’est pas la plus spectaculaire de l’histoire de la marque, loin de là. Pour donner une comparaison ébouriffante, Luxtram a validé pour l’instant 6 000 m² de caoutchouc, alors qu’actuellement un contrat de 120 000 m² est en négociation. Toutefois, si un projet de tram est toujours moins impressionnant qu’un projet ferroviaire, les besoins de Luxtram sont comparables à ceux des grandes villes européennes.

En tout cas, la charge symbolique pour l’une des plus luxembourgeoises des usines italiennes dépasse largement les chiffres bruts. «C’est une grosse fierté de participer à ce projet. Qui plus est, il est amené à prendre davantage d’envergure et nous en sommes ravis ! Lorsque nous emprunterons le tram, nous verrons le fruit de notre travail et c’est toujours un sentiment spécial», se félicite Alessandro Picedi.

Erwan Nonet

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