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Train, tram, bus… ce qui va changer à partir du 10 décembre à Luxembourg


Le tram attend le 10 décembre pour sortir du dépôt. À cette date, les trains connaîtront de nombreux changements. (photo Didier Sylvestre)

Le gouvernement et la Ville ont dévoilé les détails du fonctionnement du tram, ainsi que les impacts attendus des nouvelles gares. Avec un slogan clair : «Good Morning Mobilitéit !».

À force d’en parler, il va finir par arriver ! Le tram de la Ville sera inauguré le 10 décembre, avec un premier tronçon de huit stations au Kirchberg (4,6 km). Tout un pays attend le retour du Stater Tram (qui fonctionna entre 1875-1964) version moderne.

À une semaine de l’échéance, les autorités ont dévoilé le fonctionnement du tram, ainsi que la refonte complète de la mobilité.

Tram : lève-tôt et couche-tard !

L’amplitude horaire du futur tram est impressionnante : en semaine il circulera de 4h42 à minuit, avec un cadencement optimal de 6h30 à 19h30… un tram toutes les six minutes ! De quoi accueillir les travailleurs qui arriveront par train à la nouvelle gare du Pfaffenthal, sous le pont rouge du Kirchberg. En capacité maximale, le tram pourra transporter jusqu’à 10 000 passagers par heure (aller-retour).

Le week-end, des horaires plus relâchés sont prévus : le dimanche, toutes les quinze minutes, et toutes les dix minutes le samedi en journée. Le premier tronçon couvrira huit arrêts le long du Kirchberg, de Luxexpo jusqu’à la nouvelle gare du Pfaffenthal.

Nouvelles gares : le centre de Luxembourg désengorgé

François Bausch, le ministre du Développement durable et des Infrastructures, a rappelé que le tram fait partie d’une «stratégie globale de refonte de la mobilité». Ainsi, dès le 10 décembre, deux autres infrastructures ouvriront : la gare du Pfaffenthal (proche du Kirchberg) et la gare de Howald (proche des nouvelles zones tertiaires du Ban de Gasperich).

À chaque fois, il s’agit d’un «pôle multimodal», comprendre un endroit où l’on peut attraper un train, un bus, un tram (pas encore pour Howald), un Vel’oh! ou carrément… un funiculaire ! En effet, la gare du Pfaffenthal accueillera cette espèce de téléphérique sur rail. Le but ? Permettre aux usagers du train qui arriveront sous le Kirchberg de remonter à la station de tram sur le plateau. La gare du Pfaffenthal va permettre aux passagers du Nord de diviser leur temps de trajet par deux : 25 minutes de train entre Ettelbruck et le Kirchberg ! Plus besoin de passer par la gare centrale de Luxembourg, ouf…

Les passagers venant du Sud vont aussi bénéficier de la gare du Pfaffenthal, mais avec un arrêt imposé en gare centrale. On gagnera quand même jusqu’à un tiers de temps de trajets entre Esch-sur-Alzette et le Kirchberg, puisqu’il ne sera plus nécessaire d’attraper un bus à la sortie de la gare centrale pour rejoindre ce quartier.

Nouvelles lignes de train et liaisons en bus

Trois nouvelles lignes de train sont créées, grâce aux nouvelles gares. Ce sont des lignes «transversales», c’est-à-dire de jonction entre deux lignes existantes. Deux informations importantes sont à retenir :

• L’université de Belval, déjà bien reliée au Sud et à Luxembourg, sera desservie depuis le Nord (ligne 10/60 depuis Troisvierges, ligne 30/60 depuis Wasserbillig).

• Les bassins frontaliers de Longwy et Thionville seront reliés à Howald, donc aux futures zones économiques du Ban de Gasperich et de la Cloche d’or : jusqu’à deux trains par heure depuis Thionville (via Bettembourg) et quatre trains par heure depuis Rodange, frontalière avec Longwy. On peut comprendre un certain enjeu de rapprocher le travail de la frontière…

Au niveau des bus, les réseaux de la Ville et interurbains vont être adaptés (et réduits), notamment pour combler certains axes. À noter :

• La ligne 29 entre la gare centrale et le Findel va faire l’objet d’une optimisation de trois minutes.

• Une nouvelle ligne de bus est annoncée entre Dudelange et le Kirchberg (ligne 207), pour compenser la perte de train direct vers Luxembourg.

Hubert Gamelon

Ligne 90 : pas de miracles, mais…

Le directeur des CFL, Marc Hoffman, a expliqué «qu’il n’y avait pas de gros changements dans le cadencement des trains» avec la révolution de la mobilité attendue le 10 décembre.

Les frontaliers qui auraient eu des attentes pour la ligne surchargée vers Thionville (90) vont peut-être déchanter : le cadencement de six trains par heure de pointe est conservé tel quel. Seule petite amélioration : la suppression de certains trains directs depuis Dudelange vers Luxembourg pour désengorger le réseau. «Une augmentation des moyens n’était pas possible. Il faudra attendre le dédoublement de la voie entre Bettembourg et la capitale.»

Le cadencement de huit trains par heure serait effectif pour 2025. En attendant, dès 2020, les trains frontaliers pourraient passer de six caisses («wagons») à neuf, pour une augmentation de 660 à 1 000 passagers, grâce à deux nouveaux quais en gare centrale.