Le plan de gestion des risques d’inondation peut être consulté par les citoyens. Ils peuvent demander des comptes à leurs communes.
Qu’est-ce que le public peut bien trouver à redire au plan de gestion des risques d’inondation? Des tas de choses, surtout si les mesures peuvent lui éviter de retrouver son salon sous l’eau. Quand l’inondation est prévisible, due à une longue période de pluie, les gens peuvent encore prendre des dispositions, mais quand l’eau monte subitement à la suite d’une pluie courte et très intense, il est trop tard pour réagir. À moins d’anticiper et de redonner son chemin à l’eau.
En consultant sur le site de l’administration de la Gestion l’eau (AGE) les quelque 250 mesures qui devront être mises en place pour lutter contre les inondations, le public s’intéressera à sa commune de résidence. Que peut-il y découvrir? «Il peut déjà voir sur la carte s’il est en zone de fort, moyen ou faible risque et s’adresser à la commune pour connaître les mesures entreprises pour lutter contre les inondations», explique Jean-Paul Lickes, le directeur de l’AGE.
En naviguant sur le site geoportail.lu, les citoyens peuvent zoomer jusqu’à leur maison pour voir si elle risque de se retrouver inondée un jour, y compris par des pluies subites et intenses, puisque ce risque a été intégré dans la typologie. «Le citoyen peut par exemple constater que sa commune n’a pas tenu compte de la réalisation d’un lotissement qui a imperméabilisé le sol en amont et il subit des dégâts des eaux à répétition. Il peut alors demander à sa commune d’engager des travaux pour réduire le risque d’inondation», poursuit le directeur de l’AGE.
C’est à cela que sert la consultation du public et les communes transmettent alors les remarques au ministère de l’Environnement. C’est à partir de là que se mettent en place des partenariats. Les communes proposent des études que finance l’État à 100 % et l’administration de la Gestion de l’eau son avis technique sur la réalisation des mesures et ses effets bénéfiques. Les travaux en question peuvent être financés là encore par l’État jusqu’à 90 % via le Fonds pour la gestion de l’eau.
Si le gouvernement ne peut imposer aucune mesure aux communes, il les incite vivement à réaliser le nécessaire pour mieux gérer les crues.
L’État peut également avoir comme partenaire un particulier. «Si j’ai une maison fréquemment touchée par des inondations, je peux demander une contribution au Fonds pour la gestion de l’eau afin de me protéger contre ce genre de dégâts. Jusqu’à 75 % des frais sont couverts par cette aide, c’est pas rien. Cela peut concerner la pose de panneaux amovibles pour protéger la cave, par exemple», illustre Jean-Paul Lickes.
Mais certaines mesures ne sont pas toujours faciles à mettre en place. Pour réaliser certaines mesures anticrues, il faut redonner de la place aux rivières et donc prendre du terrain sur les berges. Si un propriétaire refuse de vendre, le projet peut prendre des années de retard comme cela s’est déjà vu dans certaines communes.
Pour le public, cette consultation lui permet aussi d’être sensibilisé aux risques d’inondations. Il pourra se faire une idée très nette de la situation en suivant une visioconférence le 12 juillet prochain animée par la ministre Carole Dieschbourg à 19 h via Webex à partir de ce lien : https://gd.lu/1q79bd.
Ce n’est pas une information anodine. Les citoyens ont intérêt à consulter cette carte
Le directeur de l’AGE insiste encore sur l’importance des cartes concernant les crues subites. «Ce n’est pas une information anodine. Les citoyens ont intérêt à consulter cette carte et selon le degré de risque, ils peuvent s’adresser à leur commune et demander si elle a prévu de mettre en place des mesures d’atténuations du risque», suggère le directeur de l’AGE.
Les projets doivent avancer, car dans dix ou quinze ans, avec le réchauffement climatique, les inondations seront toujours plus fréquentes donc «c’est aujourd’hui qu’il faut mettre le paquet», conclut Jean-Paul Lickes.
Le public est invité à consulter le plan jusqu’au 24 septembre.
Geneviève Montaigu