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Sur la route des gîtes, le long du Minett-Trail


Les différents projets sont à découvrir jusqu'au 15 mars à la Maison du Savoir de Belval. (Photo Julien Garroy)

Dans le cadre d’Esch 2022 et de la candidature au label «Man & Biosphère» de l’Unesco, onze gîtes à l’architecture insolite vont être implantés sur le Minett-Trail, un sentier de randonnée de 70 km.

Besoin de se reposer après une journée de marche dans la région du Sud ou simple envie de passer la nuit dans un endroit insolite? Ce sera bientôt possible grâce à l’initiative lancée par le syndicat Pro-Sud et l’Ordre des architectes et des ingénieurs-conseils (OAI).

Dans le cadre d’«Esch capitale européenne de la culture 2022» et du projet MUB, «Minette Unesco Biosphère», pour l’obtention du label «Man & Biosphère» de l’Unesco qui met en relief l’interaction entre la nature et les humains, Pro-Sud et l’OAI ont lancé le 11 novembre dernier un concours d’architectes destiné à aménager onze gîtes le long du Minett-Trail, ce sentier de randonnée de quelque 70 kilomètres.

Quatre-vingt-onze dossiers de candidature ont été remis aux organisateurs. «Le comité de sélection a retenu 33 dossiers, qu’il a répartis sur les 11 sites, soit trois par site», a expliqué Yann Jegu, le directeur adjoint de l’OAI.

Si au départ une centaine de sites avaient été proposés, les spécialistes, en concertation avec les onze communes de la région du Sud fédérées au sein du syndicat, en ont en effet retenu onze (un par commune), selon des «critères de réalisabilité, d’originalité et de fonctionnalité pour les futurs hôtes».

Originaux et durables

Les thématiques des sites ont ensuite été déterminées : gîte mobile, flottant, réhabilitation d’une structure existante…

«Par la construction de bâtiments ou la rénovation de structures existantes, il s’agit d’égrener le long de ce chemin des gîtes à l’architecture insolite destinés à héberger des randonneurs et autres visiteurs. Ces constructions ou réhabilitations permettront également de documenter l’histoire de la Minett et notamment son passé industriel», ont expliqué les organisateurs, qui souhaitaient faire de ce projet «un projet architectural ambitieux et innovant digne d’une capitale européenne de la culture», et donc mettre en place autre chose que de simples cabanes en bois.

Et les projets n’ont pas manqué d’originalité, tout en respectant des critères de développement durable imposés dans l’appel à candidatures (écologie et économie circulaire notamment). Les différents plans et visuels sont d’ailleurs à découvrir toute cette semaine à la Maison du Savoir, sur le site de l’université de Belval.

Le jury, composé de 13 membres (architectes, représentants du tourisme…), a désigné chaque gagnant, qui est maintenant invité à donner vie à son projet.

Les gîtes verront le jour en 2022, pour être prêts à accueillir les visiteurs dans le cadre d’Esch 2022, mais sont prévus pour s’inscrire dans la durée.

Tatiana Salvan

Les 11 sites retenus

*Käerjeng : l’ancienne «Lënger Schoul» à Linger
*Pétange : un ancien wagon pour voyageurs des chemins de fer immobilisé au Fonds-de-Gras
*Differdange : une ancienne maison d’habitation dans le village industriel de Lasauvage
*Sanem : construction nouvelle sur un ancien pavillon situé en face de la gare de l’arrêt Sanem/Lycée Belval
*Mondercange : nouvelle construction à côté du centre culturel «Beim Nëssert» à Bergem
*Esch-sur-Alzette : des gîtes mobiles pop-up sur le territoire de la commune
*Schifflange : aménagement à l’intérieur d’un ancien bassin d’eau
*Kayl : réhabilitation d’une ancienne maison administrative des mines rue de l’Industrie à Tétange
*Rumelange : réhabilitation de l’ancien «Polverhaus» – Maison Gonner
*Dudelange : gîte flottant sur un bassin d’eau près de la tour d’eau à Dudelange
*Bettembourg : aménagement de l’ancien portail d’entrée du Parc Merveilleux

Pop-up à Esch

Le cabinet d’architectes 2001 s’est associé avec le cabinet d’architectes d’intérieur Njoy pour proposer un projet de gîte mobile à Esch-sur-Alzette. Une collaboration réussie puisque c’est leur projet, baptisé Pumpitup !, qui a tout particulièrement retenu l’attention du jury. Le gîte, pouvant accueillir six personnes, sera donc transportable. Sa base, constituée d’un conteneur assez semblable à celui d’un semi-remorque, n’est pas sans rappeler les roulottes.

À l’intérieur se trouveront la kitchenette et l’espace douche. Les espaces privés se situeront à l’étage, auquel les visiteurs pourront accéder par une plateforme élévatrice (conçue pour les chaises roulantes). Le tout sera surmonté d’une sphère, qui rappellera les lanternes, en PVC, résistant aux UV et légèrement translucide, dans un décor avant tout fonctionnel et facilement montable et démontable. «Il fallait respecter les dimensions réglementaires pour ne pas devoir passer en transport extraordinaire lors des déplacements, mais aussi respecter une certaine longueur pour pouvoir prendre les virages», explique Sergio Carvalho, du cabinet d’architectes 2001.

©2001/njoy

©2001/njoy

Flottant à Dudelange

Le projet Floater du cabinet M3 Architectes sera installé sur un bassin près du château d’eau. C’est le projet proposé par le cabinet M3 Architectes qui a obtenu le premier prix du jury pour aménager le site choisi en concertation avec la commune de Dudelange. Baptisé Floater, le gîte de M3 Architectes se veut un mélange entre sculpture et architecture. Installé sur un bassin situé à proximité du château d’eau, le gîte sera revêtu d’une carapace d’acier réfléchissant, ce qui lui donnera des «airs d’iceberg», comme le souligne M3 Architectes, tandis que l’intérieur sera en bois.

Les reliefs du gîte seront faits de couches empilées pour rappeler le front de taille de la réserve naturelle Haard-Hesselsbierg-Staebierg. «Au-delà de ce lien symbolique entre l’homme et le contexte naturel du gîte, la dimension écologique sera traduite par une attention particulière portée au choix des matériaux issus de ressources locales, naturelles et recyclables, ainsi que par le fait que nous avons veillé à ce que tous les aspects techniques soient pensés pour que le gîte puisse fonctionner en autarcie, sans toucher à la structure du bassin et risquer de perturber l’écosystème qui s’y trouve», a précisé le cabinet.

©m3 architectes

©m3 architectes

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