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Sud-Minett du Luxembourg : la candidature Unesco dans les temps


Le site eschois de l'Ellergronn illustre bien cette fusion entre le travail des Hommes et la nature, recherchée pour le label Man and Biosphère de l'Unesco. (Photo : Tania Feller).

Le dossier est presque clos. Les 416 pages qui expliquent pourquoi le Sud devrait recevoir le label «Réserve de biosphère» de l’Unesco vont être envoyées dans quelques jours au siège à Paris.

La course au label «Réserve de biosphère» du programme «Man and Biosphere» (MAB) de l’Unesco est dans sa dernière ligne droite. Le projet final a été présenté lundi matin au comité Pro-Sud (qui représente onze communes) à Belval. La présentation est peaufinée avant son envoi dans quelques jours à la commission Unesco du Luxembourg qui le transmettra au siège, à Paris, pour le 30 septembre, comme l’avaient promis les élus quelques mois plus tôt.

«Les communes sont enthousiastes», assure Gaëlle Tavernier, coordinatrice MAB de Pro-Sud, car le projet assurerait à coup sûr «une meilleure visibilité du site et une augmentation du tourisme». Il est là l’enjeu pour cette région du Sud, marquée au fer rouge par les mines. Cette industrie a longtemps fait vivre le secteur avant de s’éteindre progressivement, redonnant le pouvoir à la nature.

171 000 habitants dans la zone de transition

Aujourd’hui, les acteurs du Sud veulent faire de ce bassin minier, qui, il faut l’avouer, n’a pas encore la cote, un atout. Le challenge est important. On l’a constaté à diverses occasions comme lors de l’évènement Explore Luxembourg (en avril) : cette région a du mal à se faire connaître et ne suscite pas l’intérêt. Elle garde collée à sa terre une image ternie de poussières industrielles où il ne fait pas bon respirer. Il faut donc mettre le paquet pour renverser la vapeur, car les paysages constitués de roches rouges, de pelouses sèches ou encore de vestiges industriels valent le coup d’œil.

Ce travail de valorisation est déjà en cours depuis un certain temps en partenariat avec l’administration de la Nature et des Forêts, l’Office régional de tourisme du Sud RedRock Region et les onze communes participantes allant de Pétange à Dudelange.

Un travail que l’on retrouve dans les 416 pages qui seront présentées à l’Unesco pour montrer qu’il s’agit bien là d’un patrimoine culturel et naturel à préserver. Elles répondent à un questionnaire précis que demande cette agence de l’ONU pour intégrer le programme MAB, dont un état des lieux.

Impliquer la population

Les consultations citoyennes mises en place par le syndicat Pro-Sud seront également un argument de taille puisque c’est l’un des critères de l’Unesco : impliquer la population. Cette consultation a été réalisée non seulement pour étoffer la candidature, mais aussi pour préparer la suite au travers d’une série de projets sur les thèmes de l’éducation, de l’économie locale ou encore du tourisme. «C’est la deuxième phase du projet», indique Gaëlle Tavernier. «Nous allons étudier en profondeur ce qui ressort de ces rencontres» et peut-être en tirer des pistes pour créer une identité régionale.

Les terrains choisis pour la candidature sont notamment ceux qui «sont déjà classés zone Natura 2000», précise la coordinatrice du projet, avant d’expliquer leur configuration pour ce potentiel classement : «Les zones protégées (par exemple, la zone naturelle du Giele Botter ou la Haard à Dudelange) seront centrales. C’est là où la nature a repris ses droits. Elles sont entourées de zones tampons où l’on trouve certaines activités telles que l’élevage. Puis viennent les zones de transition où les habitants exercent leurs activités économiques. On y trouve 171 000 habitants.»

Tout le dossier ne peut pas être dévoilé pour le moment, mais l’un des points mis en avant pour obtenir ce label est qu’il «conjugue activité humaine et nature», poursuit Gaëlle Tavernier. Elle précise que ce classement n’impose aucune obligation : «Nous continuerons de fonctionner avec ce que le gouvernement a déjà mis en place.» L’obtention du label permettrait également de poursuivre l’effort qui est fait pour sensibiliser les jeunes à ce patrimoine.

Sept cents réserves de biosphère dans 120 pays ont été labellisées par l’Unesco à ce jour. Le sud du Luxembourg devra attendre jusqu’au printemps 2020 pour obtenir une réponse.

Audrey Libiez

Concours d’architecture

Dans le cadre de la candidature du syndicat Pro-Sud pour le label «Réserve de biosphère» de l’Unesco, mais aussi d’Esch 2022 qui mettra aussi en lumière le sud du pays, un projet d’architecture est lancé : «Gîtes Red Rock Trail». Un autre moyen de développer le tourisme du bassin minier.

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