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Sécurité routière : « Il faut remplacer les arbres par des haies »


La voiture a quitté la chaussée et percuté un arbre. (illustration Isabella Finzi)

L’abattage des arbres dangereux au bord des routes est trop lent, dénonce le président de la Sécurité routière. Qui plaide aussi pour le passage à 80km/h, comme en France.

Si la vitesse et l’alcool restent largement en tête des causes d’accidents au Luxembourg, il est vrai que les arbres apparaissent souvent dans les chiffres de la Sécurité routière.

Par exemple, certaines années, comme en 2012, un tiers des décès impliquaient une collision contre un arbre. «C’est pour cela qu’on a convenu avec l’administration d’enlever les arbres les plus dangereux», rappelle Paul Hammelmann, le président de la Sécurité routière.

Ces arbres «ont été identifiés grâce à des groupes de travail. Le gouvernement travaille sur le dossier, mais c’est lent. Je ne comprends pas pourquoi leur abattage prend autant de temps, alors que l’actualité rappelle trop souvent le danger de ces arbres».

Des glissières de sécurité sont aussi installées à des endroits où l’abattage des arbres est compliqué ou non souhaité.

Le gouvernement freine sur les 80 km/h

Mais Paul Hammelmann refuse de couper toute la végétation en bord de route. Au contraire : «Une autre solution est de remplacer les arbres par des haies et de le faire systématiquement lors de la construction de nouvelles routes. Pour des raisons écologiques et visuelles, mais pas seulement. La présence de haies pousse les gens à rouler moins vite. Sauf que les haies sont des obstacles qui pardonnent, plus que les arbres en tout cas. Et en prime ça fait des abris pour les oiseaux !»

Mais l’infrastructure ne fait pas tout. «L’important, c’est aussi de faire ralentir les gens. C’est pour ça qu’une autre solution est de réduire la vitesse à 80 km/h sur ces routes secondaires, comme en France.»

Un plaidoyer qui, pour l’instant, n’a pas été entendu au gouvernement. «Très clairement, j’ai reçu un non.»

Et même dans son entourage, le sujet ne fait visiblement pas consensus… «J’ai lu toute l’argumentation française sur le sujet, qui n’était certes pas parfaite… Mais cette mesure existe déjà dans d’autres pays. Et comme par hasard, c’est dans ces pays que l’on trouve les meilleures statistiques pour les accidents !»

À noter que 2018 ne sera pas une bonne année en la matière, puisqu’on déplore déjà plus de 30 morts sur les routes grand-ducales…

Romain Van Dyck

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